Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a déclaré que Bakou était prêt à mettre fin aux hostilités dans et autour du Haut-Karabagh si l’Arménie acceptait un accord-cadre de paix proposé par les États-Unis, la Russie et la France.
«Nous sommes prêts aujourd’hui à négocier un cessez-le-feu, a-t-il prétendu aux micros de la chaîne Fox News TV dans le cadre d’une interview publiée dimanche par son bureau. Mais en même temps, l’Arménie, par la voix de son Premier ministre, doit dire qu’elle soutient les principes de base [d’un règlement du Karabagh] rédigés par les États-Unis, la Russie et la France.»
Aliyev a déclaré que l’Arménie devrait accepter des négociations «de fond» sur ces principes appelant à une résolution progressive du conflit du Karabagh. Il a affirmé qu’Erevan avait «singé» de telles discussions jusqu’à présent.
Une porte-parole du Premier ministre Nikol Pachinian a rejeté la déclaration d’Aliev. Mane Gevorgian a expliqué que le gouvernement arménien actuel a toujours exprimé sa volonté de rechercher une solution basée sur le compromis contrairement à la position «maximaliste» de Bakou.
Dans des commentaires séparés à l’agence de presse Sputinik, Gevorgian a assuré qu’Erevan était «déterminé» à rechercher un accord de paix basé sur les principes cités par Aliev : «L’Arménie est prête à un cessez-le-feu et à un processus de négociation».
Les parties belligérantes ont conclu à deux reprises des accords de cessez-le-feu négociés par la Russie et la France au début du mois. Les combats à grande échelle dans la zone de conflit se sont toutefois poursuivis depuis, chaque partie accusant l’autre de violer les accords.
L’accord négocié par la Russie obligeait également Bakou et Erevan à «s’engager dans des négociations de fond dans le but de parvenir rapidement à un règlement pacifique». L’idée était que les pourparlers se concentreraient sur les «principes de base» qui ont été rédigés pour la première fois par les médiateurs américain, russe et français il y a plus de dix ans.
« Leur essence est connue : une libération progressive des districts autour du Karabagh tout en respectant les garanties de sécurité pour le Karabagh, en assurant un lien fiable entre l’Arménie et le Karabagh jusqu’à la détermination du statut final du Karabagh », a rappelé le 14 octobre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Les parties en conflit ont rapporté dimanche la poursuite des combats et des bombardements de zones civiles de chaque côté de la «ligne de contact» du Karabagh. L’armée du Karabagh a confié que 11 soldats supplémentaires avaient été tués au combat, portant à 971 le nombre total de morts au combat dans ses rangs. L’armée azerbaïdjanaise n’a toujours pas révélé ses pertes.
Le président russe Vladimir Poutine avait annoncé plus tôt cette semaine que pas moins de 5000 soldats des deux côtés sont morts depuis le déclenchement de la guerre le 27 septembre.
Les hostilités se sont poursuivies malgré ce que le président américain Donald Trump a qualifié vendredi de «progrès satisfaisants» dans les efforts des États-Unis pour restaurer un régime de cessez-le-feu. Trump s’est exprimé peu de temps après que le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a organisé des discussions séparées à Washington avec les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais. Les ministres ont également rencontré Robert O’Brien, le conseiller à la sécurité nationale de Trump.
