Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s’est défendu vendredi d’avoir censuré la presse dans son pays après les critiques de Reporters sans frontières (RSF) qui a placé l’Azerbaïdjan parmi les pays qui bafouent le plus la liberté de la presse dans son classement pour 2006.
« Personnellement, je traite ce genre de classements avec le plus grand scepticisme », a déclaré le président azerbaïdjanais, affirmant qu' »il n’y a pas de censure » dans son pays.
« J’avoue que de tels classements ne jouent aucun rôle important dans notre vie ou le processus politique en Azerbaïdjan et, en tant que président, je n’y prête aucune attention », a répété M. Aliev, devant des journalistes occidentaux.
L’organisation de défense de la liberté de la presse RSF a placé l’Azerbaïdjan à la 135e place sur 168, dans la liste qui évalue le respect de la liberté d’expression dans différents pays.
Des dizaines de journalistes ont été battus par la police et mis en prison depuis l’arrivée au pouvoir de Ilham Aliev en 2003. Deux journalistes ont été tués depuis 2003.
« L’implication possible des autorités politiques dans ce meurtre devrait être examinée avec la plus grande attention », a estimé récemment RSF après l’assassinat en 2005 de Elmar Housseïnov, le rédacteur en chef du quotidien Monitor.
« Il est possible de lancer un quotidien en Azerbaïdjan et de lire des articles critiques contre le gouvernement », a estimé pour sa part M. Aliev.
Le président azerbaïdjanais a critiqué les journalistes pour avoir profité d’un appel qu’il avait lancé aux hauts fonctionnaires leur demandant de ne pas poursuivre les journalistes.
« Cet appel n’a pas marché et une partie des journalistes, une petite minorité, ont décidé qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient », a estimé M. Aliev.