Le président Aliev, qui dirige d’une main de fer l’Azerbaïdjan et vient de commettre un nettoyage ethnique contre la population arménienne du Haut-Karabakh, s’est lancé dans l’une de ces diatribes violentes, dont il a le secret, contre la France. Ce négateur du génocide arménien, lui reproche son passé coloniale. En oubliant bien sûr tous les épisodes glorieux de l’histoire de France, qui lui ont valu d’être connue dans le monde comme la Patrie des droits de l’Homme. 
Ce discours haineux omet également que la République a non seulement reconnu les pages noires de son histoire, contrairement à l’Azerbaïdjan et son Etat Frère la Turquie, mais elles les enseigne également à l’école. Elle n’a donc nul besoin des leçons de l’Azerbaïdjan dans ce domaine. C’est toute la différence entre une dictature et une démocratie.
Par ailleurs, les 100 000 Arméniens d’Artskah, peuple victime de la « colonisation » s’il en est, qui viennent d’être « chassé comme des chiens » (selon le mot du « non-aligné » Aliev) d’une terre qu’ils occupaient depuis 2500 ans, auraient rêvé que leur droit à l’autodétermination soit géré avec eux par l’Azerbaïdjan, comme il vient de l’être par la France en Nouvelle Calédonie. C’est à dire par voie de référendum, et non pas la guerre, le nettoyage ethnique, et les insultes racistes. Des violences qui s’inscrivent dans la continuation du premier génocide du XXe siècle perpétré en 1915 par le gouvernement « jeune turc » au nom de ce panturquisme que prône de nos jours encore Aliev.
Il est par ailleurs regrettable que ces soi-disants représentants de mouvements indépendantistes ne s’inspirent par de l’Assemblée corse, (car il y a une représentation élue des Corses dans la République) qui reconnaît depuis longtemps le génocide arménien et vient de condamner à l’unanimité l’Azerbaïdjan pour le nettoyage ethnique commis par le régime Aliev au Haut-Karabakh.
Discours d’Aliev à la conférence sur le « Néocolonialisme : la Violation des Droits de l’Homme et l’Injustice »
Chers participants à la conférence,
Mesdames et Messieurs,
Je vous adresse mes salutations à l’occasion de l’ouverture de la conférence internationale sur le thème « Néocolonialisme : violations des droits de l’homme et injustice ». Il est gratifiant que des représentants de 14 pays de différents continents et des combattants pour la justice de différents territoires se soient réunis à Bakou pour condamner la politique de colonialisme qui persiste malheureusement au XXIe siècle et pour organiser et mener des efforts systématiques et cohérents en vue de l’éradiquer.
Comme vous le savez, il y a quatre ans, sur décision unanime des pays du Mouvement des non-alignés, l’Azerbaïdjan a pris la présidence du Mouvement le 25 octobre 2019. Le Mouvement des non-alignés rassemble 120 pays et constitue la deuxième plus grande institution politique après l’Assemblée générale des Nations unies, au service de la promotion des valeurs universelles.
Au début du mandat de l’Azerbaïdjan à la présidence du Mouvement des non-alignés, j’ai déclaré que mes priorités et mes activités seraient basées sur les principes de Bandung. La lutte contre le néocolonialisme était l’une des questions abordées lors de la conférence de Bandung. Les délégués ont affirmé que « la soumission des peuples à l’assujettissement, à la domination et à l’exploitation par des étrangers constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme, est contraire à la Charte des Nations unies et est un mal auquel il convient de mettre fin rapidement ».
L’Azerbaïdjan est profondément préoccupé par la persistance du colonialisme et ses nouvelles manifestations. Bien que 70 ans se soient écoulés depuis la Conférence de Bandung, certains pays continuent de poursuivre le colonialisme. Parmi eux, la France est au premier rang.
Dans l’ensemble, la plupart des crimes sanglants de l’histoire du colonialisme de l’humanité ont été commis par la France. La France a occupé des dizaines de pays en Afrique, en Asie du Sud-Est, dans le Pacifique et en Amérique latine, pillé leurs ressources et opprimé leurs peuples pendant de nombreuses années, tout en perpétrant de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les troupes françaises ont soumis des centaines de milliers de civils à un nettoyage ethnique fondé sur leur appartenance ethnique et religieuse.
Pendant 30 ans au XXe siècle, la France a effectué près de 200 essais nucléaires en Polynésie française et 17 essais nucléaires en Algérie. Les conséquences désastreuses de ces essais affectent encore aujourd’hui la Polynésie et le peuple algérien. En réponse aux appels lancés par une multitude d’organisations, il est impératif d’évaluer les répercussions des essais nucléaires et de verser les indemnisations appropriées.
Pendant les 132 ans d’occupation de l’Algérie, plus d’un million et demi de personnes ont perdu la vie aux mains de l’État français, ce qui a valu à ce pays d’être reconnu comme la « nation du million et demi de martyrs ». L’ampleur et la géographie des massacres commis par les troupes françaises sont telles que les raconter est un défi en soi. Des pays comme le Maroc, la Tunisie, le Mali, Djibouti, le Nigeria, le Tchad, le Sénégal, le Viêt Nam, les Comores, Haïti et d’autres continuent de se débattre avec les terribles répercussions de cette occupation.
Un rapport intitulé « La France, le Rwanda et le génocide des Tutsi (1990-1994) » remis au président français le 26 mars 2021 par la « Commission sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi » a conclu que la France portait une responsabilité substantielle dans le massacre de plus de 800 000 membres de la tribu des Tutsi.
La France se classe parmi les premières nations au monde en termes d’utilisation de mines terrestres. Plus de 5 millions de mines ont été plantées dans la seule Algérie. Par conséquent, tout comme l’Azerbaïdjan, l’Algérie figure parmi les pays les plus touchés par les explosions de mines. Sur cette liste, juste derrière la France, se trouve son proche allié, l’Arménie. En l’espace de trois ans seulement, quelque 340 Azerbaïdjanais, dont des civils, ont été victimes des mines posées par l’Arménie dans les territoires anciennement occupés par l’Azerbaïdjan. L’une des raisons qui lient étroitement ces deux pays est, entre autres, la pratique du terrorisme des mines.
Dix-huit mille crânes de combattants assassinés au cours des guerres coloniales du XIXe siècle sont conservés et exposés au Musée de l’Homme de Paris. Les crânes des combattants algériens figurent parmi les autres crânes exposés. La France n’a toujours pas accédé à la demande de l’Algérie de restituer ces crânes. Il est rare de trouver une telle mentalité dans un pays au XXIe siècle.
Malgré les siècles passés, les nouvelles méthodes honteuses du colonialisme français persistent en raison de l’immuabilité des mentalités. Les peuples des territoires d’outre-mer réunis à cette conférence se sont battus pour leur indépendance depuis de nombreuses années. La France, incapable d’abandonner son histoire coloniale, méprise les aspirations et les droits des peuples d’outre-mer – collectivités et territoires d’outre-mer du Pacifique et de l’Atlantique – et s’acharne à compromettre la réalisation de ces aspirations.
La situation sociale de la Guyane se dégrade progressivement ; près de la moitié de la population est à la limite de la pauvreté et le chômage augmente chaque année. Ses ressources naturelles sont pillées et 90 % des terres sont la propriété du gouvernement français.
La Martinique et la Guadeloupe sont confrontées à deux catastrophes importantes. La population autochtone est soumise à l’assimilation par le biais de réinstallations clandestines et illicites. L’utilisation passée du pesticide chlordécone a empoisonné les écosystèmes naturels et la population, qui doit encore faire face à ses ramifications oncologiques.
La France refuse de reconnaître la souveraineté de l’Union des Comores sur l’île de Mayotte. Dans ses documents, le Mouvement des non-alignés a toujours soutenu la souveraineté sans équivoque de l’Union des Comores sur l’île de Mayotte.
Un référendum est organisé en Nouvelle-Calédonie sans la participation de la moitié de sa population, la privant ainsi de son droit à l’indépendance.
La France, qui rejette le concept de minorités ethniques, interdit la langue corse. L’ONU a estimé qu’il s’agissait d’une discrimination et d’une violation du droit international. Poursuivant la politique de l’hypocrisie et du double standard, la France tente simultanément de se positionner en défenseur des minorités nationales dans notre région.
Nous constatons que le racisme et l’islamophobie sont largement répandus en France, de même que les tendances au néocolonialisme. Certaines personnes représentées ici aujourd’hui ont été soumises, d’une manière ou d’une autre, à des pressions, à des discriminations et à des attaques fanatiques. Au lieu de faire face à ces tendances alarmantes et dangereuses chez elles, les autorités françaises tentent de faire la leçon à d’autres pays et de s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays.
Le récent retrait des troupes françaises du Mali, du Niger et du Burkina-Faso a démontré une fois de plus que la politique néocolonialiste impitoyable de la France est vouée à l’échec. Au lieu d’avoir honte des atrocités commises et de s’excuser pour son histoire coloniale riche en crimes sanglants, la France parle de nettoyages ethniques fictifs dans d’autres pays. Ce pays exploite son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour mener des politiques partiales et subjectives et s’occupe de conspirations géopolitiques dans différentes régions.
En tant que président du Mouvement des non-alignés, l’Azerbaïdjan soutient les peuples qui luttent contre le colonialisme et cherchent à se libérer. Votre participation à la réunion ministérielle de Bakou le 6 juillet 2023, dans le cadre de la présidence azerbaïdjanaise du Mouvement des non-alignés, puis au siège de l’Assemblée générale des Nations unies à New York le 22 septembre et enfin ici même à Bakou, lors d’un événement consacré à la question urgente pour l’humanité – le colonialisme, ses conséquences et la lutte contre le néocolonialisme – est une manifestation éclatante du soutien de l’Azerbaïdjan, en tant que président du Mouvement des non-alignés, à cette cause.
Nous devons attirer l’attention de la communauté internationale sur la question du néocolonialisme par le biais de toutes les plateformes possibles. À cet égard, l’activité de la Quatrième Commission (politique et décolonisation) de l’Assemblée générale des Nations Unies doit être relancée.
La conférence d’aujourd’hui est une occasion favorable d’aborder le colonialisme, ses ramifications, la lutte contre le néocolonialisme, les défis de l’agenda mondial et les options disponibles. Je suis convaincu que les discussions de cette conférence contribueront à mobiliser les efforts collectifs dans la lutte contre le colonialisme et à produire de nouvelles idées et initiatives visant à assurer la prospérité de l’humanité et à laisser aux nouvelles générations l’héritage d’un « monde sans colonialisme ».
Je vous adresse mes meilleurs vœux et souhaite à cette conférence tout le succès qu’elle mérite.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées,
Ilham Aliyev
Président de la République d’Azerbaïdjan
Bakou, le 19 octobre 2023
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Le dictateur azerbaïdjanais se déchaine contre la France à l’occasion de la « conférence internationale sur le thème « Néocolonialisme : la Violation des Droits de l’Homme et l’Injustice », organisée à Bakou
La France est également l’un des pays qui ont le plus recouru à des mines au monde. Plus de 5 millions de mines terrestres ont été enfouies seulement dans le territoire de l’Algérie. En conséquence, l’Algérie, comme l’Azerbaïdjan, occupe l’une des premières places parmi les pays les plus touchés par les explosions de mines.
« Dans cette liste, la France est suivie de sa proche alliée, l’Arménie. À cause des mines posées par l’Arménie dans les territoires azerbaïdjanais qu’elle avait occupés, près de 340 Azerbaïdjanais ont été victimes de mines terrestres au cours des trois dernières années seulement. Parmi eux figurent des civils. L’une des raisons qui unissent si étroitement ces deux pays, c’est leur expérience commune en matière de terrorisme des mines », précise Ilham Aliyev dans son message.