L’Union européenne aura des relations « plus étroites » avec la Turquie « dans 50 ans », a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel dans une interview diffusée vendredi en ligne par le quotidien français Le Figaro. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que dans 50 ans nos relations seront plus étroites », a dit Mme Merkel dans cette interview au quotidien français et à quatre autres quotidiens de l’UE (Union européenne). « Avec la Turquie, nous sommes engagés dans des négociations d’adhésion dont l’issue est ouverte », a-t-elle précisé. La chancelière a aussi estimé que « les Balkans occidentaux ont de toute évidence besoin d’une perspective européenne ».
Ouverture, pas adhésion
La chancelière a reconnu que « l’expérience des 50 dernières années montre que l’Europe a appris à être ouverte et que cela lui a souvent servi ». Mais en soulignant: « ouverture ne veut pas dire adhésion ». « L’adhésion n’est pas nécessairement la meilleure solution », a-t-elle ajouté. « D’où la nécessité de définir une politique de voisinage qui, du reste, existe déjà dans des domaines comme nos relations avec les pays du pourtour méditerranéen », a poursuivi Mme Merkel. « Cette approche sera renforcée, car nous ne pouvons pas nous permettre de ruptures à nos frontières. Sinon, nous risquons d’importer des conflits en Europe ». Angela Merkel est favorable à un « partenariat privilégié » entre l’Union européenne et la Turquie, et non à une adhésion à part entière.
Ralentissement à Bruxelles
A Bruxelles, les 25 se sont entendus en décembre pour suspendre huit des 35 chapitres qui jalonnent les négociations d’adhésion à l’UE, ralentissant de facto la marche de la Turquie vers l’Union, déjà prévue pour durer 10 ou 15 ans. Ils ont aussi décidé de ne conclure aucun autre chapitre de négociation tant que la Turquie n’accepterait pas d’ouvrir ses ports et aéroports au trafic chypriote grec, son refus sur ce point étant à l’origine de la sanction des 25.