Ankara dénonce un « coup sévère » de la France

Se Propager

La proposition de loi votée jeudi par les députés français sur le génocide arménien est un coup sévère porté aux relations avec la Turquie, a réagi le ministère turc des Affaires étrangères.

« Les relations franco-turques, qui se sont développées au cours des siècles (…) ont été endommagées aujourd’hui par les affirmations fausses et irresponsables de personnalités politiques françaises qui ne voient pas les conséquences politiques de leurs actes », a réagi le ministère turc dans un communiqué.

Le texte d’inspiration socialiste vise à sanctionner la négation du génocide arménien, que la France a reconnu en 2001. Le ministère turc des Affaires étrangères n’a pas précisé si la Turquie envisage des mesures de représailles. Mais à Bruxelles, où il poursuit les négociations sur l’adhésion de son pays à l’UE, le ministre turc de l’Economie, Ali Babacan, a estimé que le vote des députés français était susceptible d’avoir des répercussions sur le commerce bilatéral.

« Nous verrons avec le temps, mais je ne peux pas dire qu’il n’y aura pas de conséquences », a-t-il déclaré. Il n’a pas exclu que des produits français fassent l’objet d’un boycottage en Turquie, tout en soulignant que le gouvernement turc n’avait pas l’intention de lancer un appel en ce sens. « En tant que gouvernement, nous n’encourageons rien de la sorte. Mais la décision revient au peuple. » En 2005, les échanges commerciaux entre la France et la Turquie ont approché les 10 milliards de dollars, et plusieurs grandes entreprises françaises, dont Renault et Carrefour, ont des intérêts en Turquie.

Il a par ailleurs trouvé ironique que cette proposition de loi émane d’un Etat fondateur de l’UE se présentant comme un champion de la liberté et qui a constamment prôné dans ses relations avec Ankara l’importance de la liberté d’expression.

« Nous pensons que ce qui s’est produit aujourd’hui en France n’est pas dans la droite ligne des valeurs fondamentales de l’Union européenne », a dit Babacan.

Ces derniers jours, les autorités turques avaient multiplié les avertissements à l’encontre des députés français. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avait ainsi invité la France à se pencher sur propre passé colonial en Afrique plutôt que d’exiger de la Turquie la reconnaissance d’un génocide arménien, qualificatif que conteste Ankara.

La Turquie s’était également indignée du « critère Chirac », l’appellation donnée par les médias nationaux à l’opinion exprimée par le président français lors de son récent déplacement en Arménie au cours duquel il a estimé que la reconnaissance du génocide arménien devait être une condition à l’entrée de la Turquie dans l’UE.

La Commission européenne a depuis réaffirmé que cela n’entrait pas dans les critères d’adhésion à l’ensemble communautaire européen.

« Les liens franco-turcs vont plonger mais les choses devraient se régler passé un certain temps. La Commission européenne s’efforce de maintenir les pourparlers avec la Turquie sur les rails et a vivement critiqué l’initiative française », relève le journaliste turc Semih Idiz, éditorialiste du quotidien Milliyet.

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut