La Turquie a nouvelle fois demandé vendredi 31 mars au Danemark d’interdire une chaîne de télévision kurde qui émet de son territoire et considérée par la Turquie comme le porte-parole de la rébellion armée kurde, a indiqué le chef de la diplomatie turque Abdullah Gül.
Cette chaîne, Roj TV, est accusée par les autorités d’Ankara d’avoir rapporté des messages sur l’écran du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste) ayant conduit à des émeutes ces derniers jours à Diyarbakir, principale ville du sud-est turc à majorité kurde, qui ont fait sept morts et plus de 250 blessés.
« J’ai eu un entretien téléphonique avec mon homologue danois aujourd’hui (vendredi) et lui a demandé de faire le nécessaire au sujet de cette chaîne », a dit M. Gül sur la chaîne publique TRT.
« Le Danemark doit prendre ses responsabilités (…) ce n’est pas une affaire de démocratie et de liberté de la presse », a affirmé le ministre qui s’est félicité de la réponse de son homologue Per Stig Moeller qui a indiqué « comprendre » les inquiètudes d’Ankara, sans pourtant s’engager sur quoi que ce soit.
Ankara avait demandé à plusieurs reprises aux autorités danoises d’engager une action contre Roj TV, qui diffuse ses programmes vers l’Europe depuis Copenhague, l’accusant d’être liée au PKK, interdit en Turquie, et inscrit par l’Union européenne et Washington sur la liste des organisations terroristes.
Roj TV émet depuis mars 2004 à partir du territoire danois.
Washington a également demandé à Copenhague de fermer cette chaîne.