Ankara souhaite la normalisation des relations avec Erevan

Se Propager
arton62117

A trois jours de la date anniversaire du génocide des Arméniens, le ministre des affaires étrangères turc, Ali Babacan, a déclaré lundi 21 avril qu’il avait adressé une lettre aux autorités arméniennes appelant de ses vœux un retour au dialogue avec Erevan.

« Nous soutenons l’idée d’un nouveau processus de normalisation des relations avec l’Arménie et avons envoyé au nouveau gouvernement de ce pays un message expliquant que les portes du dialogue sont ouvertes », a annoncé le ministre turc à Ankara lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue autrichienne Ursula Plassnik.

M. Babacan s’est en outre dit favorable à un règlement rapide du conflit du Haut-Karabakh, une enclave peuplée d’Arméniens sur le territoire de l’Azerbaïdjan, qu’il a qualifié « d’obstacle critique au maintien de la sécurité et de la paix dans la région ».

La Turquie a fermé sa frontière avec l’Arménie en 1993 en raison de la guerre du Haut-Karabakh, qui opposa Arméniens et Azéris, et de l’interpellation des Parlements nationaux sur la reconnaissance du génocide arménien de 1915. L’initiative d’Ali Babacan n’est pas nouvelle. Il y a près de deux ans, sous la pression des Européens, qui appelaient Ankara à rouvrir sa frontière avec Erevan, le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avait appelé à la normalisation des relations bilatérales en créant une commission mixte d’historiens pour faire la lumière sur ce qu’Ankara qualifie de massacres et non de génocide.

La Turquie avait alors posé deux conditions à la réouverture de sa frontière : qu’Erevan cesse d’interpeller les Parlements à propos du génocide, et qu’il évacue les territoires azéris autour du Haut-Karabakh. On ignorait lundi si la proposition d’Ali Babacan était assortie des mêmes conditions. L’Arménie ne pose, de son côté, aucun préalable à la normalisation.

MOMENT DÉCISIF POUR L’ARMÉNIE

L’initiative turque surgit à un moment particulier. Le 24 avril, l’Arménie et sa diaspora vont commémorer le 93e anniversaire du génocide de 1915. Alors qu’un tel rendez-vous est à même de susciter des déclarations de sympathie de certains gouvernements occidentaux, la proposition d’Ali Babacan pourrait les en dissuader.

Elle intervient à un moment décisif pour l’Arménie. La nouvelle majorité présidentielle de Serge et Tigran Sarkissian qui se met en place à Erevan est en effet vivement critiquée par les Américains et les Européens pour des violations des droits de l’homme depuis l’élection présidentielle du 19 février 2008. Le lendemain du scrutin, le président turc, Abdullah Gül, avait d’ailleurs surpris les observateurs en étant l’un des premiers chefs d’Etat à saluer l’élection du premier ministre sortant, Serge Sarkissian.

INFLUENCE DU CONTEXTE INTERNATIONAL

Le contexte international joue aussi : les deux prétendants à l’investiture démocrate à la présidentielle américaine, Barack Obama et Hillary Clinton, ont multiplié les déclarations favorables à la reconnaissance du génocide des Arméniens. La Turquie est d’autant plus sur le qui-vive que la résolution HR 106 de la Chambre des représentants américaine, portant sur la reconnaissance du génocide des Arméniens, n’a pas été annulée.

Après une crise avec Ankara et sous la pression de l’administration Bush, la majorité démocrate du Congrès avait renoncé à inscrire cette résolution en séance plénière, mais les démocrates redoublent d’efforts pour obtenir l’examen de la résolution avant les élections générales de novembre. Le Sénat doit, lui, examiner la résolution S 106, au contenu identique, et soutenue par Hillary Clinton et Barack Obama. En France, une proposition de loi sur la pénalisation de la négation du génocide arménien a été adopté à l’Assemblée nationale, le 12 octobre 2006, mais n’a toujours pas été examinée par le Sénat.

Avec les agences de presse et Le Monde.fr

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut