Ce matin lundi 24 avril 2017, la mairie de Paris a accueilli en son sein la communauté arménienne de France pour commémorer le génocide des Arméniens perpétré par la Turquie il y a 102 ans. Des centaines de personnes étaient présentes, dont de nombreuses personnalités : l’ancienne sénatrice Hélène Luc, Monseigneur Vahan Hovanessian, les pasteurs Joël Mikaëlian et Gilbert Léonian, le héros du Thalys Mark Moogalian, Arsène Tchakarian, les portes-drapeaux Jean Chagahogian et Achod Schemavonian, les journalistes Chloé Nabédian et Meliné Ristinguian, l’humanitaire Elise Boghossian, Armen et Cécile Petrossian, Levon Sayan, le docteur Michel Chahinian, l’historien Claude Mutafian, la directrice de la chaire d’arménien à l’Inalco Anaïd Donabédian, le haut-fonctionnaire Michel Marian, les musiciens Macha Garibian, Fred Manoukian, Lize Sarian, les peintres SirL, ASilva, Jirka, Sarah Wiame, Anaïd Derébéyan, …
Une dizaine de personnes sont montrées sur l’estrade : Anne Hidalgo, les deux coprésidents du CCAF Ara Toranian et Mourad Papazian, l’ambassadeur Viguen Tchitetchian, la maire du 8e Jeanne d’Hauteserre, et les adjoints à la maire de Paris Pauline Véron, Patrick Klugman, Catherine Vieu-Charier, Marie-Christine Lemardeley, Hélène Bidard, etc.
“L’histoire de ce génocide est aussi mon histoire car c’est l’histoire de l’humanité“ : c’est ainsi qu’Anne Hidalgo a pris tout d’abord la parole en ce 24 avril. Elle a tenu à dire merci à la communauté arménienne présente, merci pour son humanité, merci de ne pas avoir oublié ses racines tout en s’intégrant, merci de prouver que la vie est toujours la plus forte.
Elle a également rappelé que les combats n’étaient pas terminé : “Si on ne porte pas l’histoire avec sa vérité, on peut la répéter. Si on nie l’histoire, elle peut se répéter“, a-t-elle scandé. “Il y a l’histoire, mais il y a aussi le présent“, a souligné la maire de Paris, insistant sur les forts liens qui unissent la capitale française et l’Arménie. Elle a assuré toujours travailler sur la création du centre culturel arménien à Paris, en collaboration avec Pauline Véron.
Avant de conclure sur l’idée que, le fait que nous soyons tous debout ensemble en ce jour si particulier prouve que ceux qui ont essayé d’atteindre les Arméniens n’ont pas réussi.
C’est ensuite Mourad Papazian qui s’est exprimé, dans une diatribe contre la Turquie : “Il est temps de parler clair à la Turquie, de lui dire qu’elle ne rentrera pas dans l’UE“.
S’adressant plus particulièrement à la maire de Paris, il s’est dit touché qu’elle est voulue remettre la médaille de la Ville à Garo Paylan : “Merci pour ce geste fort de protection“. “Au lendemain de la prise de pouvoir total d’Erdogan, 102 ans après le génocide, la Turquie n’a pas changé“, a-t-il regretté.
Ara Toranian, coprésident du CCAF, a commencé son discours par une pensée pour le policier français tué le 21 avril dernier sur les Champs Elysées à Paris, ainsi que pour tous les victimes de Daesh.
Il a ensuite remercié Anne Hidalgo d’être toujours aux côtés des Arméniens le 24 avril, mais aussi pour sa politique contre le racisme et pour l’accueil des réfugiés.
Après avoir parlé des combattants de l’Artsakh qui défendent les frontières arméniennes, il a conclu par ces mots : Il y a 102 ans, 1,5 million de personnes sont morts “sans sépulture, ils n’ont pour mausolée que notre mémoire“.
Enfin, l’ambassadeur Viguen Tchitetchian a clos cette cérémonie émouvante, mettant notamment l’accent sur la création du prix Aurora : “Récompenser les Justes d’aujourd’hui, voilà l’expression de notre reconnaissance pour la France et la réponse pour ceux qui ont essayé de nous éliminer“.