L’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev a critiqué jeudi l’emprisonnement de Garry Kasparov, tout juste libéré après cinq jours de prison, ajoutant ses critiques à celles de l’ancien adversaire d’échecs de M. Kasparov, Anatoli Karpov.
« Avoir emprisonné Kasparov pendant cinq jours, c’est disproportionné », a déclaré M. Gorbatchev, cité par l’agence Ria-Novosti, se départissant de son habituelle prudence.
Evoquant le parti du pouvoir, Russie Unie, favori des législatives de dimanche, il a ajouté, cité par Itar-Tass : « ils vont gagner les élections, grâce à Vladimir Poutine », tout en confiant « ne pas beaucoup aimer ce parti ».
Anatoli Karpov, pourtant membre de la très officielle Chambre civile russe, une organisation censée représenter la « société civile », avait aussi critiqué la veille cette mise en détention de M. Kasparov.
« Politiquement, moi et Kasparov avons des points de vue très différents, mais je suis vraiment très mécontent de ce qui lui est arrivé, d’un point de vue simplement humain », a déclaré M. Karpov à la radio française RTL.
Anatoli Karpov n’avait pas été autorisé mardi à rendre visite à M. Kasparov, au siège de la police de Moscou, rue Petrovka, tout comme le député indépendant Vladimir Ryjkov.
M. Kasparov, chef du mouvement d’opposition L’Autre Russie, a été reconnu coupable samedi soir lors d’une procédure express d’avoir marché vers la Commission électorale à l’issue d’une manifestation et d’avoir refusé d’obéir aux ordres de la police.
Outre M. Kasparov, sept des quelque 200 manifestants interpellés au cours du week-end à Moscou et Saint-Pétersbourg ont été condamnés à des peines de prison de trois à cinq jours.