Après une rencontre avec Lavrov, Bayramov évoque la reprise possible des négociations de paix avec l’Arménie

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Alors que le président azéri Ilham Aliev a annulé le sommet qui était prévu le 7 décembre à Bruxelles avec le premier ministre arménien Nikol Pachinian, en invoquant l’insistance de ce dernier à voir le président Macron y assister, les négociations dans l’impasse dans un format européen dont Bakou veut absolument exclure la France, pourrait reprendre dans un format russe, réactivé par le sommet Aliev-Pachinian du 31 octobre sous l’égide de Poutine.C’est ce qu’a laissé entendre le ministre azéri des affaires étrangères, Jeyhoun Bayramov, à l’issue de sa rencontre à Moscou lundi 5 décembre avec son homologue russe Sergueï Lavrov, en précisant que de nouvelles négociations avec son homologue arménien en vue d’un traité de paix arméno-azéri pourraient reprendre avant la fin du mois. Il n’a toutefois pas précisé le lieu des discussions ni si elles impliqueront les leaders des deux pays du Sud Caucase ou leurs chefs de la diplomatie. Le ministre arménien des affaires étrangères Ararat Mirzoyan avait récusé le 28 octobre les allégations d’Aliev selon lesquelles Pachinian aurait exigé la présence au sommet de Bruxelles du président français dont Bakou ne veut pas entendre parler, car jugé « pro-arménien », à seules fins de torpiller le processus de paix et de différer la signature d’un accord de paix. Mirzoyan a précisé que le gouvernement arménien souhaitait négocier un tel accord “le plus vite possible”, en ajoutant que Erevan avait présenté ses propositions non spécifiées concernant le document et avait reçu une réponse formelle de Bakou le 27 octobre.
Bayramov a évoqué lundi un “troisième lot” de propositions de paix avancées par Bakou. “Nous pensons que la troisième phase des négociations sur un projet de plan de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie pourrait être lancée avec la fin de cette année”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse aux côtés de Lavrov. Bayramov n’a pas révélé la teneur des propositions de l’Azerbaïdjan ni indiqué qu’elle était la réponse de Bakou aux propositions de Erevan mentionnée par Mirzoyan. Mais il a indiqué que Bakou continue à insister sur le fait que l’accord de paix soit basé sur les éléments clés qui avaient été présentés à Erevan en mars dernier. Ces éléments incluent une reconnaissance mutuelle par l’Arménie et l’Azerbaïdjan de leur intégrité territoriale, ce qui semble devoir induire une reconnaissance par l’Arménie de la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabagh. Lavrov avait indiqué la semaine dernière que Pachinian avait de fait reconnu le Karabagh comme étant partie intégrale de l’Azerbaïdjan dans une déclaration commune avec Aliev, Macron et le président du Conseil européen Charles Michel à l’issue de leur rencontre du 6 octobre à Prague. Dans ce qui semble devoir être interprété comme une autre pique adressée à Pachinian, le ministre russe a une fois encore mentionné cette déclaration “phare” lors de la conférence de presse avec Bayramov. “La solution du problème s’en voit grandement facilitée”, a-t-il fait remarquer avec cynisme, en se défaussant donc sur les Occidentaux, à qui Pachinian aurait commis l’erreur de faire confiance. La Russie propose en effet sa propre variante d’un traité de paix qui renverrait aux calendes grecques la question du statut du Karabagh, une variante russe qui a la préférence des principaux intéressés, les Arméniens du Karabagh, et depuis Sotchi, de Pachinian. Mais si le président russe Vladimir Poutine a souligné ce point en octobre, il a laissé entendre aussi que l’adhésion de Pachinian au plan russe serait trop tardive, et qu’il serait difficile de faire machine arrière après la « déclaration de Prage » sous l’égide des Occidentaux. Lavrov avait déploré, le 1er décembre, que cette déclaration de Prague rendait les choses plus difficiles pour les Russes, Aliyev s’étant montré prêt, selon lui, à accepter la variante russe du traité de paix arméno-azéri avant le sommet dans la capitale tchèque, qui aurait donc compromis les chances de Pachinian d’obtenir l’aval de Bakou pour ce plan russe, comme il le répète depuis. Signe de ces difficultés, la rencontre entre Lavrov et Bayramov se déroulait sur fond de tensions au Karabagh, dont des agents azéris en civil avaient bloqué l’accès depuis l’Arménie sur le corridor de Latchine, jusqu’à l’intervention de la force de paix russe.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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