Aram un jeune Arménien distribue des fleurs aux soldats libanais à Beyrouth

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La mobilisation des Libanais contre leur gouvernement ne faiblit pas au Liban. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à travers le pays, samedi 19 octobre, pour une troisième journée de manifestations contre la classe politique accusée de corruption.

En dépit des appels à la retenue de plusieurs responsables politiques, ainsi qu’une intervention musclée des forces de l’ordre dans la nuit de vendredi à samedi et des dizaines d’arrestations, les manifestants se sont rassemblés à nouveau dans plusieurs villes du pays, selon des correspondants de l’AFP sur place.

Dans l’après midi, les rangs des manifestants n’ont eu de cesse de grossir aussi bien dans le centre de la capitale, Beyrouth, qu’à Tripoli, deuxième ville du pays, mais aussi à Tyr (sud), dans le Akkar (nord) et à Baalbeck (sud). A Tripoli par exemple, la foule rassemblée sur la place al-Nour s’est agrandie dans l’après-midi, des enseignants et étudiants ralliant les manifestants. Plusieurs axes routiers ont été bloqués par des barricades dressées par des manifestants, ou par des pneus et des bennes à ordure incendiés.
Des réformes économiques entravées

Le mouvement de protestation a été déclenché par l’annonce, jeudi, d’une nouvelle taxe sur les appels effectués via les applications WhatsApp et Viber, annulée dans la foulée. Les manifestants conspuent l’ensemble des dirigeants, les qualifiant de « voleurs ». La classe politique, quasi inchangée depuis la guerre civile (1975-1990), est accusée de corruption et de népotisme dans un pays aux infrastructures en déliquescence. Plus du quart de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque Mondiale.

Le Liban s’est engagé en 2018 à engager des réformes, en contrepartie de promesses de prêts et de dons d’un montant total de 11,6 milliards de dollars. Mais les réformes trainent en raison de l’inertie des autorités et de blocages politiques à répétition. La dette du pays culmine désormais à plus de 86 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB, troisième taux le plus élevé au monde.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a lancé vendredi un ultimatum de 72 heures aux partis représentés au sein de son gouvernement. Il accuse ces derniers d’entraver ses efforts de réformes. Le dirigeant a mené samedi des réunions de consultation avec des députés, des ministres et des économistes. Le Premier ministre a insinué qu’il pourrait démissionner.

Amnesty dénonce « l’usage excessif de la force »

Dans un communiqué samedi, l’armée a appelé les manifestants à « s’exprimer de manière pacifique sans porter atteinte aux biens publics et privés ». Le centre-ville de Beyrouth avait été transformé la veille en un champ de bataille. Des débris de verre des vitrines de magasins et de banques vandalisés jonchaient le sol. Les services de sécurité ont eux fait état de « l’arrestation de 70 personnes pour actes de sabotage, incendies et cambriolage dans le centre-ville ».

De son côté, Amnesty International a appelé les autorités « à mettre fin immédiatement à l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques ». Les forces de l’ordre ont lancé d' »énormes quantité de gaz lacrymogène » contre la foule, « ont poursuivi des manifestants dans les rues (…) et les ont frappés », a indiqué l’ONG dans un communiqué.

Cette nouvelle journée de mobilisation n’était pas sans rappeler le soulèvement populaire inédit en 2005 ayant mis fin à 29 ans de tutelle syrienne sur le Liban. Fait aussi rare que marquant, le mouvement a gagné plusieurs fiefs du puissant mouvement chiite du Hezbollah et de son allié Amal.

Stéphane
Author: Stéphane

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