Dans le cadre du Forum diplomatique d’Antalya, le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, a accordé une interview à l’agence « Anadolu ». L’agence de presse arménienne « Armenpress » a présenté le texte de l’interview fourni par le ministère des Affaires étrangères de la République d’Arménie.
-Question. Que voudriez-vous dire de votre participation au Forum Diplomatique d’Antalya ?
-Ararat Mirzoyan : Tout d’abord, je voudrais rappeler les épisodes importants des développements qui ont eu lieu entre l’Arménie et la Turquie au cours des mois précédents. Les dirigeants des deux pays, le Premier ministre Pachinian et le président Erdogan, ont échangé des déclarations publiques exprimant leur volonté d’entamer des pourparlers entre les deux pays.
Plus tard, des représentants spéciaux du processus de dialogue Arménie-Turquie ont été nommés. Ils se sont déjà rencontrés à deux reprises, respectivement à Moscou et à Vienne, au cours desquelles ils ont convenu de poursuivre les négociations sans conditions préalables, visant à la pleine normalisation des relations.
J’ai visité Antalya, participé au Forum diplomatique d’Antalya, pour réaffirmer la volonté politique du gouvernement de la République d’Arménie de parvenir à une normalisation à part entière des relations avec la Turquie, afin d’ouvrir une ère de développement pacifique et durable dans la région.
-Question. Comment évaluez-vous le processus de règlement en cours entre la Turquie et l’Arménie ?
Ararat Mirzoyan : En général, nous l’évaluons positivement. L’Arménie est prête à établir des relations diplomatiques avec la Turquie et à ouvrir ses frontières. J’ai été heureux d’entendre mon collègue turc dire qu’il avait également la volonté politique de mener le processus vers cet objectif. Je pense que maintenant, alors que les événements dans le monde évoluent très rapidement, nous ne devrions pas hésiter à prendre des mesures concrètes.
-Question. Quels sont les avantages du processus de règlement pour les peuples arméno-turcs ?
Ararat Mirzoyan : Les gens utilisent déjà des vols directs d’Erevan à Istanbul. L’ouverture des frontières aura un impact positif sur la communication entre les deux pays, les relations commerciales et économiques, les contacts entre les peuples et la stabilité dans la région en général.
-Question. Y aura-t-il des visites officielles mutuelles entre la Turquie et l’Arménie ? Avez-vous envoyé une invitation à des officiels turcs pour visiter l’Arménie ou avez-vous reçu une invitation à visiter la Turquie ?
Ararat Mirzoyan. Permettez-moi de souligner qu’il s’agit de la première visite d’un haut responsable arménien en Turquie au cours de la dernière décennie. Inutile de dire que si le processus de règlement se passe bien, nous obtiendrons des résultats positifs, il peut y avoir des visites réciproques.
Question. Que pouvez-vous nous dire sur l’approche du peuple arménien vis-à-vis du processus de règlement ?
Ararat Mirzoyan : En général, la population arménienne veut normaliser les relations avec la Turquie. Cela se reflète également dans les sondages d’opinion. Bien sûr, il y a des groupes dans les sociétés arménienne et turque qui sont, pour ainsi dire, sceptiques à l’égard de ce processus.
Les responsables des deux côtés devraient prendre l’initiative de régler ces problèmes. Lors de ma rencontre avec le ministre Mevlut Cavusoglu, nous avons échangé sur certains points sensibles, et j’espère qu’ils seront pris en compte. Source Armenpress.
Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora
