Le groupe nucléaire français Areva est « intéressé » par le lancement prochain en Turquie d’un appel d’offres pour la construction de centrales nucléaires, a affirmé lundi un de ses responsables.
« Nous allons rencontrer le ministre (turc) de l’Energie. Nous allons clairement lui indiquer que la société Areva est intéressée », à déclaré à des journalistes Gabriel Saltarelli, responsable commercial d’Areva pour l’Europe centrale et orientale, lors de la visite d’une usine du groupe à Istanbul.
« Nous allons mettre le paquet, nous accrocher pour montrer qu’il est possible de travailler en Turquie et cela en dépit des conditions politiques difficiles », a poursuivi M. Saltarelli, qui accompagne en Turquie le secrétaire d’Etat français chargé du Commerce extérieur Hervé Novelli.
Les relations franco-turques se sont refroidies depuis le vote par le Parlement français en 2001 d’une loi reconnaissant comme un génocide les massacres d’Arméniens survenus entre 1915 et 1917 en Anatolie.
L’hostilité de la France à une pleine adhésion de la Turquie à l’Union européenne, une solution à laquelle Paris préfère celle d’un partenariat privilégié, a plus récemment renforcé la brouille entre les deux pays.
M. Novelli, qui doit rencontrer mardi le ministre turc de l’Energie Hilmi Güler, a indiqué lundi à la presse que l’un des axes de discussions serait le nucléaire.
« Ce qui m’intéresse maintenant c’est que l’ambitieux programme nucléaire turc soit opportun pour permettre aux entreprises françaises, et je pense ici à Areva, de retenir l’attention de nos amis turcs », a-t-il dit.
M. Saltarelli et M. Novelli ont par ailleurs déclaré avoir été informés du report à une date et pour des raisons non précisées du lancement par Ankara d’un appel d’offres pour la construction d’une centrale, initialement prévu pour le 21 février.
Le ministère de l’Energie n’était pas immédiatement disponible pour commenter l’information.
La Turquie affirme vouloir construire trois centrales nucléaires d’une capacité totale d’environ 5.000 megawatts et devant être opérationnelles en 2012 pour pallier d’éventuelles pénuries d’énergie et réduire sa dépendance énergétique.