Alexandre Noël
Le Soleil
Québec
Il aurait pu choisir Genève, Munich ou la France. Armen Saghatelyan s’est plutôt établi à Québec. Sa fascination, le cerveau humain, la plus complexe des machines du corps, l’a mené au Centre de recherche Université Laval Robert-Giffard (CRULRG).
« C’était le meilleur endroit pour mes recherches. J’ai toutes les technologies que je voulais avoir », raconte le chercheur pour justifier son choix.
« Armen est une “star” mondiale. C’est pour ça qu’il a décroché une Chaire de recherche du Canada », louange le Dr Michel Maziade, directeur scientifique du CRULRG.
« Ça m’a toujours fasciné de voir comment le cerveau traite l’immense quantité d’information qu’il reçoit », s’enthousiasme le Dr Saghatelyan, qui se plaît à Québec depuis décembre 2005.
La combinaison de la neurophotonique à la biologie a été le facteur déterminant dans son choix. La neurophotonique permet d’étudier les cellules du cerveau, les neurones, grâce au laser. Le « vrai soutien du CRULRG pour les jeunes chercheurs » a aussi contribué à influencer sa décision.
« J’ai été captivé par les développements qui se passent au CRULRG. La neurophotonique est une idée extraordinaire. Pour avoir plus de connaissances, on a besoin de techniques de pointe. J’espère que ça va nous permettre d’aller plus loin dans la biologie », ajoute l’Arménien de 35 ans.
De nomade à sédentaire
Le cheminement universitaire d’Armen Saghatelyan l’a fait voyager : d’Erevan, la capitale de l’Arménie, à l’Institut Pasteur, à Paris, en passant par la Russie et l’Allemagne. Plus d’un centre de recherche lui a ouvert ses portes, et cela continue. Mais son idée est faite, il veut chercher au CRULRG.
« C’est important de développer mes recherches ici. Il y a un très fort potentiel au Québec, que les gens ne savent pas. Il faut dire aux étudiants de Laval et des autres universités de saisir ces opportunités-là », analyse le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neurogénèse postnatale.
Les non-initiés préféreront l’expression « renouvellement des cellules par le cerveau adulte ». Jusqu’à tout récemment, les élèves en sciences apprenaient que cet organe était le seul du corps humain incapable de remplacer ses cellules mortes. Erreur.
« Le dogme que le cerveau adulte n’est pas en mesure de générer de nouveaux neurones est tombé. Il n’y a que deux régions dans le cerveau où ça se produit. Si on est capable de manipuler ce mécanisme-là, on pourrait attirer les neurones pour remplacer les cellules des zones affectées », explique celui dont certaines des découvertes sont sous embargo, en attente de publication.
De quoi fournir de l’espoir aux personnes atteintes des maladies d’Alzheimer, de Parkinson ou d’Huntington.