Le président Armen Sarkissian a proposé hier d’accueillir des pourparlers entre le Premier ministre Nikol Pachinian et les dirigeants de l’opposition visant à mettre fin à la crise politique en Arménie.
Armen Sarkissian a déclaré que la crise continue déclenchée par la guerre d’automne au Haut-Karabakh est lourde de «conséquences imprévisibles et irréversibles» pour le pays et nécessite une solution urgente.
Dans un communiqué, le président du pays a invité Pachinian, les représentants des trois forces politiques représentées au parlement arménien ainsi que les dirigeants du Mouvement de l’opposition pour le salut de la patrie à se réunir samedi au palais présidentiel d’Erevan. Ils devraient essayer de trouver «des moyens mutuellement acceptables de surmonter la crise», a-t-il espéré..
«Je réaffirme ma conviction que les négociations et le dialogue sont le seul moyen de régler les différends», a ajouté le président.
L’offre est intervenue un jour après que Sarkissian a ouvert la voie au limogeage d’Onik Gasparian, le plus haut général de l’armée arménienne qui avait exigé, avec 40 autres officiers de haut rang, la démission de Pachinian. Le président a refusé de demander à la Cour constitutionnelle de se prononcer sur la légalité de la décision de Pachinian de renvoyer Gasparian.
Le Mouvement pour le salut de la patrie a réagi avec fureur à la position de Sarkissian, l’accusant d’agir conformément aux ordres du Premier ministre en difficulté. L’un des dirigeants de l’alliance de l’opposition, Vazgen Manukian, a qualifié le président de «riche touriste» qui ne se soucie pas de l’avenir de l’Arménie.
Un autre chef de l’opposition, Ishkhan Saghatelian, s’est moqué de l’offre de Sarkissian concernant des pourparlers de crise. «Ils [Sarkissian et Pachinian] ont fait leur sale acte et demandent maintenant des réunions?», a t il raillé face aux journalistes.
Saghatelian a précisé que l’alliance réunissant plus d’une douzaine de partis d’opposition ne devrait discuter que d’une «feuille de route pour la démission de Pachinian».
L’alliance a tenté de renverser Pachinian par l’organisation de manifestations de rue lancées après la défaite de la partie arménienne dans la guerre cnotre l’Azerbaïdjan, arrêtée par un cessez-le-feu négocié par la Russie le 10 novembre.
Ses partisans ont continué de bloquer le bâtiment du parlement à Erevan mercredi. Ils ont de nouveau défilé dans le centre-ville pour réitérer les demandes de l’opposition en faveur de la démission de Pachinian.
Sarkissian a également exhorté Pachinian à démissionner et à remettre le pouvoir à un gouvernement intérimaire à la fin de l’année dernière. Le premier ministre a rejeté ces appels.
