Communiqué de l’association « Arménia »:
En septembre dernier l’association culturelle « Arménia » avait lancé un débat « Quel avenir pour la nouvelle Arménie de Nikol Pachinian ? » autour de l’arrivée de Nikol Pachinian, l’homme de la Révolution de Velours en Arménie. Près d’un an après son accession au pouvoir, à l’heure des bilans, relacera Vendredi 7 Juin (20h30) à la salle Cheneviers de la MJC Jean Moulin un nouveau débat avec « Arménie : un an après la Révolution de Velours, quels changements ? »
Près d’un an après l’exercice du pouvoir, le bilan de Nikol Pachinian qui avait donné l’espoir à tout un peuple reste aujourd’hui mitigé. Car sa campagne était surtout axée sur la lutte contre la corruption. Nikol Pachinian (43 ans) un ancien journaliste né à Idjevan -la ville jumelle de Valence en Arménie- a apporté une réelle liberté auprès des citoyens et a lutté contre la corruption. Mais dans un pays où le phénomène était ancré dans toutes les strates de la société, le résultat est plus que mitigé.
Certes il y eu des dossiers retentissants comme l’arrestation du général Manuel Grigoryan détournant les fonds et biens destinés à l’armée, la mise en prison du deuxième président de l’Arménie Robert Kotcharian et quelques autres oligarques corrompus. Mais tout compte fait, au bout d’un an, le bilan est bien maigre. Dans une récente déclaration télévisée sur son bilan et les 100 réalisation concrètes de son gouvernement, il a évalué à 62 milliards de drams, soit 129 millions de dollars, les recettes supplémentaires à la suite de la répression de la fraude fiscale depuis un an. Avec également 32 milliards de drams (66 millions de dollars) d’argent liquide et avoirs saisis auprès des anciens responsables. Soit au total à peine 200 millions de dollars.
200 millions de dollars, alors que le pays a une dette de près de 7 milliards de dollars, c’est un peu décevant pour une révolution qui visait la corruption ! Certes Nikol Pachinian fait son possible pour mener à bien sa révolution, mais le peuple attendait des changements plus rapides et plus efficaces. Car l’économie reste toujours à une croissance de 4 à 5% par an et le chômage touche encore une partie importante de la population active.
Mais à l’actif du Premier ministre arménien, nous pouvons saluer une baisse sensible de l’émigration et même une tendance légère au retour des émigrés au pays, essentiellement de Russie. A cela une stabilité sur le plan militaire face à l’Azerbaïdjan en guerre à propos du conflit de l’Artsakh.
Mais c’est sans doute sur le plan de l’égalité devant la loi en Arménie et les droit civils et politiques aujourd’hui pleinement protégés par le gouvernement que la Révolution du Nikol Pachinian a davantage porté ses fruits. Avec une séparation plus marquée du pouvoir judiciaire et exécutif, garantissant ainsi l’indépendance de la Justice. Mais la « Révolution économique » promise par Pachinian se fait toujours attendre. D’aucuns diront qu’elle est en cours. Mais ses opposants politiques dénoncent l’investissement étranger tant attendu…qui se fait attendre.
Dans ce tableau mi-figue mi-raisin -deux fruits dont l’Arménie regorge- des notes d’optimismes demeurent. La société arménienne évolue à grands pas vers une modernisation avec l’Occident pour exemple. Une jeunesse dynamique et des start-ups dans le domaine des technologies de l’information qui font ressemble l’Arménie à une petite Silicon Valley.
Le débat d’« Arménia » tentera de tirer une conclusion de ce bilan.
-« Arménie : un an après la Révolution de Velours, quels changements ? » débat table-ronde d’« Arménia », Vendredi 7 Juin 2019 à 20h30 à la salle Cheneviers de la MJC Jean Moulin (20 avenue Jean Moulin, Bourg-Lès-Valence). Entrée libre.
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora
