Article à paraître dans « Le Dauphiné Libéré » (édition de Valence) de dimanche prochain.
L’association « Arménia » invitera le public, vendredi 5 avril (20h30) à la salle Cheneviers de la MJC Jean Moulin de Bourg-Lès-Valence, à une soirée de témoignages des familles sur le génocide et l’exil. L’occasion pour Krikor Amirzayan, président d’« Arménia » et co-président du C24 Comité du 24 Avril, de rappeler l’importance de ces témoignages du public dont chacune des familles a été affectée par le génocide de 1915 puis la route de l’exil pour les réfugiés qui échappèrent à ce crime commis dans l’Empire ottoman entre 1915 et 1923. Un génocide qui fit 1,5 million de victimes civiles arméniennes soit les deux-tiers de la nation.
Krikor Amirzayan « Aujourd’hui 104 ans après les évènements, les témoins de ce génocide ont presque tous disparu. Il existe encore à peine une dizaine de témoins encore en vie. Le 12 mars disparaissait aux Etats-Unis, Hayk Artin Kodjababian un célèbre photographe. Il était né en 1914 quelques mois avant le génocide des Arméniens. Devenu orphelin à 4 ans, il avait vu sa mère abattue par les soldats Turcs. »
K.A. « Mais si les témoins directs du génocide ont presque tous disparu, il existe dans chaque famille arménienne des témoignages de parents ou de grands-parents victimes du génocide. Par exemple dans mon cas, ma grand-mère paternelle qui avait le prénom de Paris en hommage à la ville-lumière était issue d’une famille riche. Mais toute sa famille ainsi que son premier mari Hmayag furent assassinés en 1915 dans la région de Kharpert. Réfugiée à Alep, elle avait ensuite épousé mon grand-père Ghazar Emirzian qui est cité dans le livre du valentinois Jacques Der Alexanian « Le ciel était noir sur l’Euphrate » paru chez Robert Laffont en 1987. Par ailleurs, mon grand-père maternel, Meguerditch Torikian était orphelin à 7 ans en 1915 et retrouva ma grand-mère Soultan Abrahamian également orpheline, à la sortie de l’orphelinat à Alep. Elle avait été laissée par sa mère au bord de l’Euphrate, sa mère préférant se jeter à l’eau et se noyer plutôt que d’être capturée par les soldats Turcs. »
« Des témoignages aussi poignants et terribles, il y en a dans presque toutes les familles arméniennes dans le monde et à Valence. Chaque famille a son parcours, son histoire, ses drames et ses retrouvailles. Mais toutes sont marquées par le génocide. Ce sont ces témoignages que nous allons entendre et inscrire dans nos mémoires lors de la soirée d’« Arménia ». Des témoignages qui font partie entière de l’histoire du génocide des Arméniens et qui doivent être enregistrés comme autant de preuves de ce Crime contre l’Humanité, le Premier génocide du 20e siècle. Un génocide qui est aujourd’hui encore nié par son organisateur, la Turquie qui pratique le négationnisme d’Etat sur un évènement pourtant reconnu par plus d’une vingtaine de pays et des milliers de régions, villes ou organisations à travers le monde ».
– « Arménia » organise un débat table-ronde sur le thème « Le génocide et l’exil : témoignages dans nos familles », vendredi 5 Avril à 20h30 salle Cheneviers de la MJC Jean Moulin (20 av. Jean Moulin à Bourg-Lès-Valence). Entrée Libre. Contact : « Arménia » : 04 75 83 80 58, e-mail : armenia0@orange.fr