Des dirigeants de l’opposition arménienne ont appelé au calme les 8.000 manifestants rassemblés samedi dans le centre d’Erevan, où une voiture de police était en feu, tandis que les forces antiémeutes se sont retirées et qu’aucun heurt n’a été signalé, selon l’AFP.
« Je vous demande de la part de Levon Ter-Petrossian (le chef de l’opposition placé en résidence surveillée un peu plus tôt samedi, ndlr) d’être pacifiques et calmes, de ne pas provoquer d’échauffourées », a lancé devant la foule Stepan Demirtchian, chef du Parti populaire d’Arménie.
D’autres responsables de l’opposition ont également appelé à la retenue les protestataires, qui, au départ, s’étaient apparemment rassemblés spontanément, en l’absence de leurs leaders.
La manifestation se déroule place Chaoumian, non loin de la mairie et des ambassades de France et d’Italie, ainsi que du siège du gouvernement arménien, à proximité duquel environ 200 policiers casqués montent la garde.
Les protestataires sont montés sur le toit de plusieurs cars – dont ils ont en outre crevé les pneus – mis en travers de la chaussée par les forces de l’ordre pour empêcher la circulation automobile vers cet endroit.
Une voiture de police était en feu, sans que l’on sache dans quelles circonstances elle avait été incendiée, et une autre, sans signes distinctifs apparents, a été complètement détruite.
Les policiers se sont soudainement retirés, abandonnant parfois leurs boucliers sur les lieux et plus aucun d’entre eux n’était visible place Chaoumian.
La police était intervenue samedi matin pour disperser les opposants au président élu Serge Sarkissian qui campaient depuis la semaine dernière, non loin de là, Place de la Liberté, sous des tentes, a annoncé le ministère de la Santé.
1.500 personnes venaient d’y passer une nouvelle nuit, toujours pour protester contre l’élection le 19 février de M. Sarkissian, lorsque des centaines de policiers antiémeutes avaient surgi. Trente-et-une personnes avaient alors été blessées, dont six policiers, a annoncé le ministère de la Santé.
