Un diplomate européen de haut rang a appelé lundi les autorités arméniennes et l’opposition, qui manifeste depuis six jours à Erevan pour réclamer l’annulation des résultats de la présidentielle du 19 février, à garder leur sang-froid.
« La violence doit à tout prix être évitée », a déclaré devant la presse dans la capitale arménienne le ministre slovaque des Affaires étrangères Jan Kubis, qui s’exprimait en tant que représentant du Conseil de l’Europe.
« J’espère beaucoup qu’il n’y aura pas d’escalade », a-t-il ajouté, à l’issue d’une rencontre avec son homologue arménien Vardan Oskanian, avant d’exhorter le gouvernement à « agir de manière responsable, avec retenue ».
Plusieurs milliers de partisans de l’opposition se sont encore rassemblés lundi en début d’après-midi sur la Place de Liberté à Erevan.
Ils exigent l’annulation des résultats de la présidentielle, qui, selon la Commission électorale centrale, a été remportée par Serge Sarkissian, le successeur désigné du président sortant Robert Kotcharian, avec 52,82% des suffrages contre 21,5% à Levon Ter-Petrossian, le chef de l’opposition.
Ce dernier, qui affirme que les autorités ont procédé à des bourrages d’urnes, a d’ailleurs annoncé qu’il contesterait ces résultats devant la Cour constitutionnelle.
Le face-à-face entre l’opposition et les autorités s’est tendu ce week-end.
Levon Ter-Petrossian a ainsi fustigé dimanche devant plus de 20.000 manifestants l’interpellation de plusieurs opposants, qu’il a qualifiée de « démonstration de force » d’un régime menacé.
Robert Kotcharian avait, quant à lui, accusé samedi l’opposition de fomenter un coup d’Etat dans cette ex-république soviétique du Caucase.