Arménie OTSC : quelle solidarité ?

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L’Arménie a exprimé vendredi 10 juin sa disposition à contribuer au renforcement de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), non sans renouveler ses critiques adressées aux autres Etats membres de cette alliance militaire dirigée par la Russie, auxquels elle reproche de ne pas l’avoir ouvertement soutenue lorsque son territoire a été agressé par l’Azerbaïdjan. Le gouvernement arménien en avait appelé à l’OTSC peu après que les forces de l’Azerbaïdjan eurent franchi différentes sections de la frontière arméno-azerie et avancé de quelques kilomètres dans le territoire arménien en mai 2021. Elle avait demandé à l‘alliance des six ex-Républiques soviétiques d’invoquer l’ Article 2 des statuts fondateurs du traité en vertu duquel les Etats membres sont tenus d’envisager une réponse collective aux menaces graves sur sa sécurité encourues par l’Etat requérant. La Russie et les autres Etats membres de l’OTSC ont certes exprimé leur préoccupation concernant les tensions aux frontières de l’Arménie mais sans pour autant juger utile de leur consacrer une déclaration commune afférente. Les leaders arméniens n’ont cessé depuis de critiquer l’attitude de l’OTSC, dont le régime précédent, déjà, avait souligné les manquements à ses devoirs de solidarité, en dénonçant notamment les ventes d’armes massives de la Russie à l’armée de Bakou. Le ministre arménien des affaires étrangères Ararat Mirzoyan a renouvelé ces critiques à l’issue d’une rencontre à Erevan avec les chefs de la diplomatie de la Russie, de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Kyrgyzstan et du Tadjikistan, soit les autres Etats membres de l’OTSC dont l’Arménie assume actuellement la présidence tournante. “Alors que l’organisation a répondu avec diligence aux événements du Kazakhstan en janvier, la question reste ouverte pour ce qui in concerne l’invasion des troupes de l’Azerbaïdjan sur le territoire souverain de l’Arménie, qui a commencé en mai 2021”, a indiqué le chef de la diplomatie arménienne devant la presse. Mirzoyan a réaffirme dans le même temps sans ambiguïté la volonté de Erevan de “renforcer la coopération entre les Etats membres” de l’alliance. Cela inclut une coordination plus étroite de leurs politiques étrangères et le “renforcement du rôle de l’OTSC sur l’arène internationale”, a ajouté le ministre arménien, en faisant comprendre au passage que la novelle polarisation provoquée par la guerre menée contre l’Ukraine par la Russie n’avait pas entamé la loyauté de l’Arménie envers Moscou. Dans une déclaration commune publiée à l’issue de la réunion, les ministres des affaires étrangères des Etats membres de l’OTSC n’ont cette fois encore, pas fait une mention explicite de cette guerre, pas plus qu’ils n’avaient pris une position commune concernant les incidents à la frontière de l’Arménie, à la différence toutefois, que la Russie ne peut pas estimer avoir été agressée par l’Ukraine, même si elle justifie son « opération militaire spéciale » menée depuis le 24 février contre l’Ukraine comme un acte de défense contre une Otan toujours plus menaçante et de protection des séparatistes russophones du Donbass menacés de « génocide » par le régime « nazi » de Kiev (par souci de symétrie, on rappellera que lorsque l’Azerbaïdjan avait lancé son offensive sur les Arméniens du Karabagh en septembre 2020, l’OTSC avait invoqué, pour ne pas intervenir, le fait que le territoire de l’Arménie proprement dit n’étant pas agressé, mais seul celui du Karabagh tenu pour faisant partie de l’Azerbaïdjan, et pourtant réellement menacé de génocide par l’armée de Bakou, qui n’est pas membre de l’alliance militaire dirigée par la Russie, et soutenue par l’armée d’Ankara, qui est membre de l’Otan). Dans leur déclaration commune, les hauts diplomates de l’OTSC ont exprimé leur préoccupation concernant la “ dégradation persistante du système de sécurité internationale”, en soulignant que tous les pays doivent respecter “le principe d’une sécurité égale une et indivisible”. Du point de vue de Moscou, cette “sécurité indivisible” implique que l’OTAN s’engage à ne pas s’élargir à l’ Ukraine et à réduire sa présence militaire aux abords des frontières russes. Les Etats-Unis et leurs alliés de l’Otan ont rejeté ces demandes dans une épreuve de force qui a incité la Russie à envahir l’Ukraine le 24 février. La Biélorussie est le seul pays de l’OTSC à avoir publiquement soutenu l’invasion russe. Le président biélorusse Alexander Lukashenko, à qui le président russe Poutine a apporté son soutien après sa réélection controversée en juillet 2020 qui avait donné lieu à un puissant vent de fronde à Minsk, a reproché aux autres Etats membres leurs positions jugées trop prudentes dans ce conflit, lorsqu’il a pris la parole le 17 mai dernier au sommet de l’OTSC à Moscou.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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