C’est dans un contexte géopolitique tendue que l’Arménie reçoit l’Ukraine, samedi 24 septembre 2022, à Erevan, pour un match de football qui sur le papier pourrait s’apparenter à une rencontre classique.
Outre l’enjeu footballistique (victoire de l’Ukraine au match aller 3-0), c’est aussi une bataille de survie : survie de deux peuples, de deux états souverains.
Sur le plan diplomatique et médiatique, il semble que l’Ukraine soit déjà qualifiée pour la finale ! A se demander, même, si elle n’a pas déjà remporté la compétition !
Ces deux poids, deux mesures pour dénoncer l’invasion d’un pays par un autre à tous les échelons (ONU, UE, etc.) interpellent. Certes, il fallait venir en aide aux réfugiés ukrainiens (accueil, logement, insertions sociale et scolaire, etc.), mais quid de l’Arménie et de ses réfugiés ?
On dit qu’il ne faut mélanger sport et politique. Pourtant depuis que le méchant Russe a envahi l’Ukraine, il est interdit de toutes les compétitions de l’UEFA. Mais l’instance de football laisse jouer l’Azerbaïdjan qui envahi l’Arménie ? Il semblait que la ligne de conduite de l’Union européenne de Football était claire en 2020 : elle ne tolère plus la propagande de guerre et les violations des Droits de l’Homme. C’est pour cela qu’elle avait mis fin à son partenariat avec la compagnie pétrolière publique azerbaidjanaise SOCAR… pour signer avec un autre tout aussi gênant : Qatar Airways ! Dont acte.
SOCAR, un sponsor qui faisait tache lors de la guerre des 44 jours en mobilisant tous ses moyens et réseaux pour vanter les mérites de la reconquête patriotique entreprise par Ilham Aliev dans le Haut-Karabagh.
La donne aurait-elle changé, en 2022, avec la signature de la présidente de l’UE Ursula von der Leyen et le dictateur azéri pour l’achat de gaz en compensation du gaz russe ? Ne sommes-nous pas dans la même démarche de destruction et d’anéantissement d’un état souverain et d’un peuple : encore l’Arménie ?
Ce match sera certainement très médiatisé. Même si nous souhaitons que l’esprit du sport règne avant tout avec de belles réalisations, l’issue n’en saura pas moins amère et sanguinaire. Mais « The show must go on ! »
D.M.