La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni est arrivée dimanche en Turquie pour une visite qui constitue le premier contact à haut niveau entre les deux pays depuis la tension provoquée par une visite à Ankara du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Il s’agit aussi de la première visite officielle à l’étranger de Mme Livni depuis la formation du gouvernement israélien d’Ehud Olmert, début mai.
Mme Livni doit être reçue par le président Ahmet Necdet Sezer, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et aura des entretiens avec son homologue Abdullah Gül. Sa visite doit durer jusqu’à lundi.
« Le fait que la ministre ait choisi la Turquie pour effectuer sa première visite officielle dans un pays étranger reflète l’importance que revêtent pour Israël les relations avec Ankara », a indiqué à l’AFP un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères.
La radio publique israélienne a indiqué que les relations d’Ankara avec le Hamas seraient évoquées par Mme Livni avec ses interlocuteurs turcs.
Il s’agit de la première visite d’un responsable israélien de ce niveau depuis qu’une délégation du Hamas a été reçue en Turquie en février, peu après la victoire de ce mouvement aux élections législatives palestiniennes, qui lui a permis de prendre la direction du gouvernement.
Au cours de cette visite, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, s’était entretenu avec des diplomates turcs.
La visite avait suscité l’irritation d’Israël, partisan d’un boycottage international du Hamas, qui refuse de reconnaître l’Etat hébreu.
Mais Mme Livni a déclaré au cours du week-end que l’incident était clos et ne porterait pas ombrage à sa visite. « Je ne suis pas venue pour parler de ce petit incident du passé, mais pour avoir des entretiens qui renforceront nos liens, qui sont fondés sur des valeurs communes », a-t-elle dit dans une interview au journal Milliyet daté de samedi.
« La Turquie et Israël partagent la même opinion, à savoir que le Hamas doit changer de points de vue. La discussion entre nous a pour origine une différence de tactique », a-t-elle ajouté.
La Turquie, pays musulman mais laïque, est le principal allié d’Israël dans la région depuis 1996, lorsque les deux pays ont conclu un traité de coopération militaire, mais elle a aussi des liens étroits avec les Palestiniens et elle soutient leur revendication à disposer d’un Etat.
