L’ancien président du Parlement arménien Arthur Baghdassarian a été investi candidat à la présidence de la République pour les élections du 19 février 2008 par son parti Orinats Yerguir (Etat de droit) lors de sa session extraordinaire à Erevan le 3 décembre. Sa candidature a été votée à l’unanimité des délégués du parti participant à cette réunion, confirmant donc le choix de son instance dirigeante.
A. Baghdassarian a déjà surmonté un obstacle en obtenant du service des visas et des passeports un certificat attestant qu’il était citoyen de la République d’Arménie où il était résident permanent. Il devrait donc déposer sa candidature devant la Commission électorale centrale avant l’échéance du 6 décembre.
Reprenant les accusations de corruption lancées contre le pouvoir en place par l’opposition, Héghine Bicharian, vice-présidente du parti, qui présidera la campagne électorale de M. Baghdassarian, a accusé les autorités de n’avoir songé qu’à s’enrichir, encourageant ainsi l’émergence dans le pays de « personnes plus riches que l’Etat ». « Le peuple souhaite des dirigeants d’un genre nouveau, et Arthur Baghdassarian répond à leurs demandes » a déclaré Mme Bicharian dans son discours qui a été interrompu à plusieurs reprises par les applaudissements des participants à la réunion.
Prenant à son tour la parole après avoir reçu l’investiture de son parti, A. Baghdassarian a souligné que s’il prenait part à ses élections, c’était bien dans l’objectif de les remporter. « Il est vrai qu’il est important de remporter des élections présidentielles, mais la victoire ne doit jamais être obtenue au prix de pots-de-vin et de fraudes électorales » a-t-il déclaré, exposant ensuite les raisons pour lesquelles lui et son parti avaient refusé de soutenir la candidature de Levon Ter Pétrossian. Tout en saluant la contribution de l’ancien président à l’instauration du nouvel Etat arménien, A. Baghdassarian l’a accusé d’avoir démantelé les structures de l’Etat et de la justice. Dans un entretien accordé à la presse, il avait pronostiqué un scrutin en deux tours, la sélection devant se faire entre quelques candidats, parmi la multitude en lice.
A. Baghdassarian était partenaire de la coalition gouvernementale dirigée par le Parti républicain du premier ministre Serge Sarksian, adoubé par le président sortant et favori du scrutin de 2008. Mais ses déclarations à la presse sur la politique étrangère de l’Arménie avaient causé sa disgrâce, il y a près de deux ans, le contraignant à se ranger dans l’opposition.
