Deux soldats turcs sont passés en justice mardi accusés d’avoir dissimuler des informations sur le projet d’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink.
Ce sont les premiers membres des forces de sécurité à passer en justice dans la ville de Trabzon, où le meurtre a été organisé.
L’oncle de Yasin Hayal, le présumé cerveau de l’opération, a témoigné mardi qu’il avait informé les deux gendarmes de Trabzon dont la mission est le maintien de l’ordre dans les secteurs ruraux que son neveu projetait de tuer Hrant Dink et les a accusé d’avoir dissimuler la dénonciation.
« Je leur ai dit que Yasin Hayal projetait de tuer Hrant Dink trois ou quatre mois avant son meurtre » a déclaré Coskun Igci au juge ajoutant que les soldats savaient aussi que son neveu cherchait à acheter une arme à feu.
« Plusieurs jours après que Dink ait été tué, ils sont venus me voir et m’ont demandé de ne parler à quiconque de ce que nous avions parlé auparavant » a-t-il dit.
Les accusés, qui n’étaient pas présent à l’audience, ne sont connus que par leur initiales O.S. et V.S. et risquent entre six mois et deux ans de prison pour « abus de pouvoir ».
Les avocats de la famille Dink disent que la police a refusé ou détruit des témoignages pour dissimuler le meurtre, dont la bande vidéo de la caméra de sécurité d’une banque d’Istanbul proche du lieu où Hrant Dink a été tué.
Les procureurs disent la police a reçu dès 2006 l’information qu’un complot pour tuer Hrant Dink était en préparation à Trabzon. En septembre 2007, deux policiers sont passé en justice dans la ville de Samsun pour leur rôle dans la prise de photographies scandaleuses dans lesquelles les forces de sécurité posaient avec le présumé meurtrier après son arrestation.