Au 120ème jour du Nettoyage Ethnique des Arméniens de l’Artsakh (Haut-Karabagh), l’Azerbaïdjan et son mentor, la Turquie vivent dans l’impunité de leurs crimes.
1. Des camps de concentration construits pour enfermer la population arménienne de la République d’Artsakh (Haut-Karabakh)
2. L’Azerbaïdjan menace le processus de paix et l’intégrité territoriale de l’Arménie
3. Les otages arméniens sont devenus des prisonniers politiques de Bakou
1/ Des camps de concentration étaient prévus pour incarcérer la population arménienne d’Artsakh (Haut-Karabakh)
Sur la carte de la renaissance de la région d’Aghdam (Azerbaïdjan), le plan de développement autour de Shahbulaq/Tigranakert, serait un immense complexe secret construit depuis 2022. Il s’agirait d’un camp de concentration tant redouté par la population d’Artsakh (Haut-Karabakh), avant le nettoyage ethnique. L’enquête de New Lines Magazine détaille le projet fou d’Aliyev.
Une série chronologique d’images du satellite Copernicus Sentinel-2A de l’Agence spatiale européenne a révélé la construction d’un site d’environ 46.500 m2. L’imagerie satellitaire à haute résolution spatiale et temporelle de la constellation Planet SkySat a confirmé nos premiers résultats. Le site identifié contient des caractéristiques qui pourraient être associées à un établissement d’incarcération de masse : un point d’entrée unique, un espace en plein air pour les détenus et un lieu d’incarcération uniforme, qui aurait permis l’incarcération d’environ 30 000 arméniens d’Artsakh (Haut-Karabakh). L’imagerie satellite suggère que la construction du complexe, qui semble avoir commencé en juillet 2022, s’est arrêtée fin août ou début septembre 2023.
2 / L’Azerbaïdjan menace le processus de paix et l’intégrité territoriale de l’Arménie
Dans une interview du 10 janvier, Aliyev a dévoilé une stratégie globale qui englobe l’alignement politique avec Moscou, les revendications territoriales contre l’Arménie et le rejet des cartes historiques, marquant un changement significatif dans le paysage géopolitique de la région. Ce discours a suscité une vive réaction du Premier ministre arménien Pashinyan. « Je considère les dernières déclarations de Bakou comme un coup sérieux porté au processus de paix », a déclaré Pashinyan le 13 janvier. Il a souligné l’importance du processus de délimitation des frontières, soulignant que son objectif n’est pas de créer une nouvelle frontière mais de s’inscrire dans les frontières qui existaient à l’époque de la Déclaration d’Almaty de 1991. Pashinyan a accusé l’Azerbaïdjan de tenter de former des revendications territoriales contre l’Arménie.
Le récent appel du président Aliyev en faveur d’une route sans entrave à travers Meghri, en Arménie, souligne l’approfondissement de l’alliance politique avec la Russie. Lors de l’interview du 10 janvier, Aliyev a réitéré sa demande d’un couloir sans contrôles frontaliers passant par le sud de l’Arménie et a insisté sur le fait que la route devrait être surveillée par des soldats russes, un schéma qui n’apporte aucune garantie de protection à l’Arménie, puisque Moscou a systématiquement livré les routes sous sa responsabilité à l’Azerbaïdjan. Le dernier en date étant le corridor de Latchin, que les forces russes ont remis à l’Azerbaïdjan. L’accent mis par Aliyev sur la nécessité d’un contrôle russe, apparait dans ce contexte inacceptable, et complexifie le paysage géopolitique dans le Caucase du Sud, d’autant que le projet est soutenu également par la Turquie.
Aliyev a rejeté la proposition de l’Arménie d’utiliser des cartes de l’ère soviétique de 1975 comme base de négociations, remettant en question le fondement des pourparlers diplomatiques. L’Azerbaïdjan a affirmé sa réticence à se retirer des territoires occupés pendant le conflit de 2021, laissant entrevoir de potentielles ambitions expansionnistes. Le révisionnisme historique du dirigeant azerbaïdjanais, qui rejette les cartes antérieures aux années 1970, a des implications plus larges pour le processus de négociation.
L’Arménie est confrontée à des défis pour naviguer dans la géopolitique complexe du Caucase du Sud alors que le réalignement stratégique et les aspirations territoriales de l’Azerbaïdjan s’affirment, dans l’impunité des crimes de guerre perpétrés par la dictature azerbaidjanaise. La communauté internationale surveille de près les conséquences potentielles de l’évolution de cette dynamique.
François DEVEDJIAN sur X : « Ces déclarations, aussi mensongères que belliqueuses, devraient éclairer ceux qui prétendaient hier que le dictateur Aliyev avait “juridiquement et historiquement” raison de revendiquer l’#Artsakh (Haut-Karabakh) Le moteur de la dictature Aliyev n’est ni l’histoire ni le droit… » / X (twitter.com)
3 / Les otages arméniens sont devenus des prisonniers politiques de Bakou
Frédéric Encel sur X : « Et pendant ce temps-là… https://t.co/gPNTD48z7Y » / X (twitter.com)
Les prisonniers politiques arméniens croupissent dans les geôles de l’Azerbaïdjan, et malgré la libération de 32 soldats le 13 décembre 2023, de nombreux autres prisonniers demeurent « parce qu’Arméniens». Les conditions de détentions sont connues pour être abominablement inhumaines, de la part d’une dictature dont l’objectif nationaliste ultime, reste l’annihilation du peuple arménien, et l’occupation des territoires arméniens à l’instar de son grand frère turc.
REPORT GENOCIDES DECEMBER 2023 – Luis Moreno Ocampo
Heydar Aliyev, fondateur de l’Autocratie familiale de l’Azerbaïdjan, Officier du KGB et membre du Soviet Suprême de l’URSS, accéda au pouvoir suprême en 1993 en tant que président de la RSS d’Azerbaïdjan
