Au moins 45 meurtres à caractère raciste ou religieux ont été commis en Russie en 2004, soit deux fois plus que l’année précédente, selon un rapport d’experts russes indépendants présenté mercredi à Moscou.
« Le nombre de meurtres motivés par la haine ethnique ou religieuse a fortement augmenté l’an dernier par rapport à l’année précédente: au moins 45 contre une vingtaine en 2003 » relève le rapport intitulé « Nationalisme en Russie et opposition aux crimes racistes » présenté par ses auteurs, dont principalement des experts du Centre analytique Sova.
« D’après notre enquête, au moins une dizaine d’autres assassinats qui ont échappé à la qualification de « crimes racistes » (en raison notamment de l’absence de témoins), peuvent être qualifiés comme tels » ajoute le rapport.
Les agressions à caractère raciste souvent commises par des bandes de skinheads visent généralement des Caucasiens et des ressortissants des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, nombreux à venir travailler en Russie, mais aussi des étrangers, souvent des étudiants, venus d’Afrique ou d’Asie.
Fin septembre, le président russe Vladimir Poutine avait demandé pardon pour les attaques racistes visant des étudiants étrangers, promettant de faire en sorte que les groupes « fascistes » à l’origine de ces crimes « disparaissent de la carte politique du pays ».
« La justice russe a condamné cette année 39 personnes pour des crimes racistes, à des peines souvent graves, allant jusqu’à dix ans de prison, contre seulement huit condamnations en 2004 et trois l’année précédente » a souligné mercredi la vice-directrice du Centre Sova, Galina Kojevnikova.
En 2005, entre janvier et début novembre, 22 personnes ont trouvé la mort dans des attaques de nationalistes et 280 autres ont été passées à tabac, ont relevé les experts devant la presse.
Les régions les plus touchées par les crimes à caractère raciste sont Moscou, puis Saint-Pétersbourg (nord-ouest), Krasnodar (sud), ainsi que les régions de Pskov (ouest) et de Riazan (200 km au sud-est de Moscou).