Le ministre de l’Intérieur français, Nicolas Sarkozy, estime que l’interdiction de faire mention en France de statistiques ethniques dans les fichiers « participe à la panne de notre système d’intégration », dans un entretien paru jeudi 23 février dans Le Progrès.
« Le fait qu’on ne puisse pas, en France, connaître la diversité de la population parce que l’origine ethnique est interdite, participe à la panne de notre système d’intégration », dit le ministre.
Le 14 février, à la question « doit-on faire apparaître l’origine ethnique des délinquants dans les statistiques de la police? », Nicolas Sarkozy avait répondu qu’il fallait « faire de la transparence » et qu’il n’y avait « aucune raison de dissimuler un certain nombre d’éléments qui peuvent être utiles à la compréhension de certains phénomènes ».
Une réponse qui avait suscité de vives critiques à gauche.
« La polémique ne me surprend pas, tellement une partie de notre monde politique est frappée d’archaïsme », rétorque dans Le Progrès Nicolas Sarkozy, avant une visite dans l’agglomération lyonnaise qui était consacrée à la « discrimination positive à la française » qu’il appelle de ses voeux.
« Ce n’est pas parce que Le Pen parle d’un problème que les Républicains n’ont pas le droit de s’en saisir. Au contraire, c’est en refusant de le faire qu’on donne un monopole à le Pen », répond Nicolas Sarkozy, interrogé sur la proximité d’une partie de ces thèmes de prédilection avec ceux du Front national.
