Arménie prospère (BHK), parti d’opposition, a promis une «analyse politique» suite à un audit fiscal inattendu sur l’une des entreprises appartenant à son riche dirigeant, Gagik Tsaroukian.
Des membres du Comité des recettes d’Etat (SRC) ont effectué une descente dans une entreprise appartenant à Gagik Tsaroukian à l’extérieur d’Erevan et ont confisqué ses registres financiers mardi. Le SRC a déclaré que la perquisition effectuée sur un stand du centre commercial Arinj faisait partie d’une enquête sur l’évasion fiscale qu’elle avait ouverte.
Samvel Hakobian, directeur du centre commercial Arinj, a suggéré que les inspecteurs des impôts soupçonnaient qu’il avait sous-déclaré les frais journaliers collectés auprès d’un millier de stands vendant divers biens sur le marché. Il a exclu la possibilité d’une telle fraude fiscale.
Cette descente pour des raisons fiscales a eu lieu quelques heures seulement après que l’alliance Mon Pas du Premier ministre Nikol Pachinian et le BHK ont échangé de nouvelles accusations dans le cadre d’un scandale provoqué par le discours d’un activiste transgenre prononcé devant le Parlement arménien la semaine dernière. Pachinian a accusé un haut député du BHK d’avoir organisé une «provocation politique» contre la majorité du Parlement qui lui était fidèle. Tsaroukian et ses associés ont rejeté l’accusation.
Gevorg Petrosian, un haut responsable du BHK, a déclaré mardi que l’enquête du SRC pourrait bien avoir une motivation politique. « Nous pensons que les » bonnes traditions » de [l’ancienne direction] du parti HHK se poursuivent », a-t-il insinué face à la presse, devant le centre commercial Arinj. «Chaque fois qu’il y a une escalade politique, cela se répercute sur les affaires de Tsaroukian. Cela sent la persécution politique. »
Dans un communiqué, le SRC a cependant nié tout motif politique derrière l’enquête.
Petrosian ne semblait pas convaincu par ces assurances quand il s’est adressé au service arménien de RFE / RL. « Ils ont confisqué des documents et, après les avoir étudiés, indiqueront si l’alerte [d’évasion fiscale] qu’ils ont reçue est justifiée », a-t-il affirmé. « Quand ils exprimeront leur évaluation, nous proposerons notre évaluation politique à ce sujet. »
Le BHK a terminé deuxième lors des élections législatives de décembre 2018 et détient 26 sièges au sein du Parlement arménien actuel, qui compte 132 membres.
Le parti de Tsaroukian a soutenu la Révolution de velours du printemps dernier et a rejoint le premier gouvernement de Pachinian formé en mai 2018. Pachinian a limogé ses ministres affiliés au BHK en octobre, accusant le parti de collaborer secrètement avec le HHK.
