Deux journalistes azerbaïdjanais ont été condamnés vendredi à de lourdes peines d’emprisonnement par un tribunal de la capitale d’Azerbaïdjan, accusés d’avoir publié un article irrévérencieux envers l’islam.
Le chroniqueur Rafig Tagi, auteur de l’article incriminé, publié en novembre dans le Sanat newspaper, a été condamné à trois ans de prison. Son rédacteur-en-chef Samir Sadagatogli a écopé de quatre ans d’emprisonnement.
Selon le tribunal, où des islamistes radicaux s’étaient réunis et proféraient des menaces de mort à l’encontre des deux accusés et d’autres confrères, l’article en question comprenait des références irrévérencieuses à l’égard du prophète Mahomet et comparait l’Islam défavorablement par rapport au christianisme.
Les deux journalistes, déjà cibles de fatwas en Azerbaïdjan et en Iran, ont rejeté ces accusations en clamant leur innocence et revendiquant leur liberté d’opinion.
« Je ne me considère pas coupable », a déclaré Rafig Tagi à la cour, « je ne voulais offenser personne ».
« On ne peut pas condamner les gens pour leurs opinions », a plaidé pour sa part Samir Sadagatogli.
Jeudi, le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Terry Davis, avait exprimé sa préoccupation quant aux entorses à la liberté de la presse commises dans l’ancienne république soviétique d’Azerbaïdjan, à majorité musulmane.
La condamnation des deux hommes porte à 7 le nombre de journalistes emprisonnés en Azerbaïdjan au cours des onze derniers mois.