« Les 300 Lezguiens [peuple autochtone du Caucase du Nord] de nationalité russe vivant à Khrakhoba et Ourianoba, deux petits villages du nord-est de l’Azerbaïdjan [à 50 km de la république russe du Daghestan], exigent que leurs villages soient reconnus comme des enclaves russes [sur le territoire azerbaïdjanais] », rapporte le trihebdomadaire arménien Golos Armenii.
« En 1954, ces deux villages ont été placés sous tutelle administrative du Daghestan, pour pâturage, rappelle le journal. Puis en 1984, l’Azerbaïdjan soviétique a prolongé le bail de vingt ans supplémentaires. Le délai ayant expiré en 2004, il n’existe aucun document de transfert des villages de Moscou à Bakou. Jusqu’à ces dernières semaines, la présence de ces citoyens russes sans papiers’ en Azerbaïdjan ne dérangeait pas les autorités azerbaïdjanaises. Mais le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais a fini par déclarer que Khrakhoba et Ourianoba étaient des localités illégales et a proposé à leurs habitants d’acquérir la nationalité azerbaïdjanaise, ou d’obtenir les documents conformes au statut d’immigrés ». Les intéressés se considèrent comme appartenant’ à la république du Daghestan et souhaitent être rattachés à la Russie. En effet, « les habitants des villages contestés reconnaissent la Constitution russe, participent aux élections russes, font leur service militaire dans l’armée russe et ont des parents au Daghestan », précise Golos Armenii.
Pour Fazil Gazanfarouglou, député azerbaïdjanais cité par le quotidien de Bakou Ekho, bien que pour l’heure la Russie n’ait fait aucune déclaration officielle, « les prétentions de Moscou sont infondées ». Il invite la Russie à « respecter le principe d’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan ». « Si les 300 Lezguiens refusent la nationalité azerbaïdjanaise, ils seront en situation illégale et il faudra alors les expulser. Même si cela nous conduit à une confrontation avec la Russie ! »
Golos Armenii note que, pour Bakou, « Moscou est parfaitement au courant de l’activisme des Lezguiens ». Du point de vue stratégique, « l’Azerbaïdjan a mis le cap sur l’Occident, et tôt ou tard il souhaitera entrer dans l’OTAN. En même temps, la politique de Bakou envers la Russie est très prudente, car en raison du conflit [non résolu] avec la république séparatiste du Haut-Karabakh, Moscou trouvera facilement des moyens de pression ».
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