L’Arménie a de nouveau accusé hier l’Azerbaïdjan d’avoir retardé «artificiellement» la libération de soldats et civils arméniens toujours sous captivité azerbaïdjanaise plus de trois mois après qu’un cessez-le-feu négocié par la Russie a mis fin à la guerre au Haut-Karabakh.
L’accord de cessez-le-feu appelle à la libération inconditionnelle de tous les prisonniers détenus par les parties en conflit. Les forces de maintien de la paix russes déployées au Karabakh ont organisé plusieurs échanges de prisonniers au cours des deux derniers mois.
Au total, 64 prisonniers de guerre et civils arméniens ont été libérés à ce jour. On pense que plus de 100 autres sont toujours sous la captivité azerbaïdjanaise.
Le ministre des Affaires étrangères, Ara Ayvazian, a expliqué que la réticence de Bakou à les libérer constituait une grave violation de l’accord de trêve et entrave la reprise des pourparlers de paix arméno-azerbaïdjanais.
«Nous sommes attachés à la reprise du processus de règlement, mais il faut avant tout créer un environnement propice à la paix. Les conditions préalables pour cela ne sont pas encore visibles du côté azerbaïdjanais », a-t-il commenté lors d’une réunion avec des membres d’une commission permanente du Parlement arménien.
S’adressant aux journalistes après la réunion, Ayvazian a dit que Bakou faisait face à une pression internationale croissante pour libérer les prisonniers arméniens restants.
«Comme prévu, la politique de l’Azerbaïdjan consistant à créer des obstacles artificiels au retour des prisonniers devient lentement un casse-tête pour l’Azerbaïdjan, a-t-il pointé. Nous espérons que l’Azerbaïdjan abandonnera cette politique de prise d’otages et résoudra immédiatement cette importante question humanitaire.»
Le Premier ministre Nikol Pachinian aurait soulevé la question avec le président russe Vladimir Poutine lors de leur dernière conversation téléphonique le 17 février.
L’ambassadeur de Russie en Arménie, Sergueï Kopyrkine, a insisté hier sur le fait que Moscou continue de faire de son mieux pour obtenir la libération de tous les captifs arméniens. «Le travail n’est pas facile mais il continue d’être effectué avec persistance», a assuré Kopyrkin aux journalistes.
