Bakou et Erevan dénoncent des violations du cessez-le-feu

Se Propager
arton69805

ATTENTION – Ajoute déclarations d’un haut fonctionnaire azerbaïdjanais,
couleur de Stepanakert, détails, communiqué de la Croix-rouge ///

Stepanakert, 10 oct 2020 avec AFP – L’Arménie et l’Azerbaïdjan
s’accusaient mutuellement samedi de violer le cessez-le-feu entré en vigueur
dans la journée, négocié avec Moscou après près de deux semaines de combats
intenses pour la région indépendantiste du Nagorny Karabakh.
L’accord, obtenu à l’aube samedi et entré en vigueur à midi heure locale
(08H00 GMT) semble être relativement respecté, la capitale de la région de
Stepanakert étant plus calme après des jours de combats intenses.
Selon un journaliste de l’AFP sur place, les bombardements ont cessé et les
sirènes avertissant d’attaques imminentes se sont tues mais les rues restaient
désertes, à l’exception de quelques habitants sortant se ravitailler.
Les chefs de la diplomatie arménienne et azerbaïdjanais ont convenu, avec
la médiation russe, d’un cessez-le-feu après des négociations de plus de dix
heures qui se sont terminées à l’aube samedi à Moscou. Ce cessez-le-feu
humanitaire doit permettre d’échanger des prisonniers de guerre et les corps
de victimes.
Le Nagorny Karabakh, un territoire majoritairement peuplé d’Arméniens, a
fait sécession de l’Azerbaïdjan après une guerre qui a fait 30.000 morts dans
les années 1990. Bakou accuse depuis Erevan d’occuper son territoire, les
accès de violence étant réguliers.
Les combats qui opposent depuis le 27 septembre les troupes du Nagorny
Karabakh, soutenues par Erevan, et les forces azerbaïdjanaises sont les plus
meurtriers avec plus de 450 morts confirmés, dont une cinquantaine de civils.
Mais le bilan réel pourrait être beaucoup plus lourd.
Immédiatement après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le ministère
arménien de la Défense a accusé les forces azerbaïdjanaises d’avoir « lancé une
attaque à 12H05 ».
« L’Arménie viole de manière flagrante le cessez-le-feu », a répliqué l’armée
azerbaïdjanaise.
Les deux parties se sont également accusées mutuellement d’attaques juste
avant l’entrée en vigueur de l’accord.

– ‘Ils nous haïssent’-

Stepanakert, régulièrement bombardée ces derniers jours, l’a encore été
samedi matin mais dans l’après midi la situation était plus calme, hormis
quelques explosions au loin. Peu croyaient néanmoins aux chances d’une trêve.
« On connaît les Azéris, on ne peut pas leur faire confiance. Ils peuvent
retourner leur veste en un clin d’oeil. Ce cessez-le-feu ne durera pas. C’est
un stratagème pour gagner du temps », estime Livon, un des rares taxis
circulant dans la capitale indépendantiste.
« Pourtant les deux côtés ont besoin d’un répit », affirme l’homme.
« J’ai vécu près de vingt ans en Azerbaïdjan, ces gens nous haïssent. Nous
ne croyons pas à un cessez-le-feu, ils veulent juste gagner du temps »,
renchérit Vladimir Barseghian, 64 ans, retraité et volontaire mobilisé dans un
atelier d’uniformes.
Beaucoup en Azerbaïdjan se disent même opposés à cette trêve. A Bakou,
Sitara Mamedova, une étudiante de vingt ans, est « déçue »: « Non au
cessez-le-feu! L’ennemi doit quitter nos terres ou être exterminé sur nos
terres ».
A Barda, à 40 km du front, Mourat Assadov est d’accord: « Nous devons
continuer la guerre et reprendre nos terres ».

– « Temporaire » –

Selon un haut responsable azerbaïdjanais, le calme n’était que
« temporaire »: « c’est un cessez-le-feu humanitaire pour échanger les corps et
les prisonniers, ce n’est pas un (véritable) cessez-le-feu », a-t-il indiqué,
affirmant que Bakou n’avait « pas l’intention de reculer » dans ses efforts pour
reprendre le contrôle de la région.
Au moment de l’annonce de la trêve, le chef de la diplomatie russe Sergueï
Lavrov a toutefois affirmé que les deux camps s’étaient engagés « à des
négociations substantielles pour parvenir rapidement à un règlement pacifique »
du conflit, avec la médiation des trois co-présidents (France, Russie,
Etats-Unis) du groupe de Minsk de l’OSCE.
Ces négociations devront « reprendre sans préconditions », a insisté la
porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der
Mühll.
Samedi, Vladimir Poutine s’est entretenu au téléphone avec le président
iranien Hassan Rouhani des efforts de médiation russes, selon le Kremlin. Le
Comité international de la Croix Rouge (CICR) a lui salué le cessez-le-feu et
s’est dit prêt à faciliter les échanges de prisonniers et des corps.
Le cessez-le-feu est « un premier pas important mais ne remplacera pas une
solution permanente », a de son côté indiqué la diplomatie turque, premier
soutien de Bakou.
Selon elle, l’Azerbaïdjan a donné « la dernière chance à l’Arménie de se
retirer des territoires qu’elle occupe » et « a montré à l’Arménie et au monde
qu’il peut reprendre ses terres ».
La crainte est de voir ce conflit s’internationaliser dans une région où
Russes, Turcs, Iraniens et Occidentaux ont des intérêts. D’autant qu’Ankara
encourage Bakou à l’offensive et que Moscou est lié par un traité militaire à
Erevan.
La Turquie est accusée de participer activement aux hostilités avec
l’Azerbaïdjan, ce qu’elle nie. De nombreux rapports ont fait état de
combattants pro-turcs de Syrie envoyés se battre.

Par Hervé BAR, avec Dmitry ZAKS à Barda

La rédaction
Author: La rédaction

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut