Bakou a qualifié lundi d' »irréaliste » la proposition d’Erevan d’ouvrir trois postes frontaliers pour faciliter les déplacements de l’Azerbaïdjan vers le Nakhitchevan et a accusé l’Arménie de ne pas remplir ses obligations découlant de l’accord du 9 novembre 2020.
« L’Arménie devrait cesser d’invoquer des prétextes fallacieux pour se soustraire à ses engagements au titre de la déclaration trilatérale de novembre 2020 concernant la liaison automobile/ferroviaire par le corridor de Zangazur. Proposer trois options irréalistes de points de contrôle pour la connectivité en ignorant les discussions qui durent depuis 20 mois n’est pas une bonne politique », a déclaré le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères dans un tweet.
Bakou répondait à un tweet antérieur du Premier ministre Nikol Pashinyan, qui avait déclaré que l’Azerbaïdjan n’avait pas répondu à la proposition faite par l’Arménie concernant l’exploitation de trois points de contrôle qui faciliteront les déplacements entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan.
« Un projet de décision du gouvernement arménien sur l’ouverture de 3 points de contrôle à la frontière arméno-azerbaïdjanaise pour assurer la connexion entre l’Azerbaïdjan oriental et le Nakhitchevan circule officiellement depuis plusieurs mois. Le gouvernement arménien attend une réaction positive de l’Azerbaïdjan », a tweeté le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan.
En août, l’Arménie a présenté son approche des transports et des déplacements après l’ouverture des routes. Erevan a suggéré de placer trois postes frontières par lesquels les voyageurs azerbaïdjanais pourraient entrer en Arménie et suivre les procédures prévues par la loi arménienne.
La Russie a déclaré à plusieurs reprises que le processus d’ouverture des routes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan devait se faire dans le respect de l’intégrité territoriale de chacun. Au début du mois, le vice-premier ministre russe Andrei Overchuk a pratiquement rejeté l’insistance de l’Azerbaïdjan à ouvrir un « corridor » à travers l’Arménie.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a insisté sur le fait que, lors de la réunion à Prague le 6 octobre, il n’a pas reçu de réponse succincte de Pashinyan concernant les routes automobiles dans le cadre de l’ouverture des liaisons de transport entre les deux pays.
« L’ouverture des voies de transport est une composante de l’accord de paix. En fait, elle aurait déjà dû avoir lieu. C’est une obligation contractée par l’Arménie dans la déclaration tripartite du 9 novembre 2020, qui n’a pas été remplie jusqu’à présent », a déclaré Aliyev à Prague.
« Ce n’est plus drôle. Tout le monde sait d’où devraient passer les chemins de fer et les routes. Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne nous donnent pas volontairement une route vers le Nakhitchevan », a ajouté M. Aliyev.
Un manquement au devoir est, bien sûr, honteux, mais nous faisons encore preuve de retenue. Je suis sûr que nous atteindrons notre objectif, mais il serait bon que cela se produise le plus tôt possible », a déclaré M. Aliyev dans une menace voilée.
