Le projet européen de gazoduc Nabucco ne doit pas être abandonné malgré la multiplication des initiatives rivales, a estimé le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso à Budapest lundi.
« Les autres projets de gazoducs ne remettent pas nécessairement en cause le gazoduc européen Nabucco », a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany.
« L’Europe a besoin d’un nombre croissant de liens énergétiques et c’est pourquoi l’Union européenne (UE) s’est engagée dans le projet Nabucco », a-t-il souligné, en relevant qu’il était de l’intérêt de l’Europe de diversifier ses sources comme ses routes d’approvisionnement en énergie.
Le projet Nabucco, qui doit acheminer le gaz de la Caspienne vers l’UE en évitant la Russie, associe six pays dont la Hongrie mais peine à démarrer faute notamment de financement suffisant.
Il est notamment concurrencé par le projet russo-italien South Stream, auquel la Hongrie est également associée, et qui a été jugé « plus prometteur » par le Conseil mondial de l’énergie en juin dernier.
Jeudi, l’ambassadrice des Etats-Unis à Budapest, April Foley, avait demandé à Budapest de ralentir ses négociations avec South Stream, en faveur de Nabucco.
« La Russie a plusieurs fois utilisé sa domination énergétique à des fins politiques (…) Les projets comme Nabucco peuvent apporter une véritable diversification, mais seulement s’ils jouissent d’une priorité », a-t-elle souligné.
La Hongrie prévoit d’organiser en janvier 2009 un sommet Nabucco à Budapest auquel participeraient les dirigeants des pays concernés.
Soutenu par les groupes autrichien OMV, hongrois MOL, roumain Transgaz, bulgare Bulgargaz, turc Botas et allemand RWE, le gazoduc Nabucco doit acheminer à partir de 2013 le gaz de la Caspienne vers l’Autriche à travers la Turquie et les Balkans sur une longueur de 3.300 kilomètres.
Le consortium a toutefois du mal à boucler le finacement du projet, l’Europe risquant de ne pas trouver les 30 milliards de mètres cubes de gaz à acheminer chaque année pour le rentabiliser alors que son coût a été récemment réévalué à 7,9 milliards d’euros au lieu des 4,4 milliards prévus initialement.