S.E Hasmik Tolmajian, Ambassadrice de la République d’Arménie en France, et Hovannès Guévorkian, représentant de la République d’Artsakh en France, étaient ce vendredi 6 mai 2022 à Marseille pour une journée de travail, riche de rencontres et d’échanges avec des acteurs économiques, de la santé et du tourisme entre autres.
Placé sous le signe de l’amitié et de la coopération, cette journée a permis notamment d’évoquer à l’Aéroport Marseille Provence, en présence de Laurent Dubosc, responsable du développement du réseau aérien de l’aéroport, pour l’ouverture future de la ligne Marseille-Erevan-Marseille.
Des échanges sur la stratégie touristique de l’Arménie et les besoins structurants ont été évoqués avec les professionnels du secteur.
Après une journée dense, Hovhannès Guévorkian a quitté la cité phocéenne pour se rendre à l’Hôtel de Ville d’Aix-en-Provence, invité par Sophie Joissains, maire de la Ville et du Hay’s Club d’Aix-en-Provence pour une conférence autour de la guerre des 44 jours et de l’avenir de l’Artsakh.
« VOTRE ARMÉNITÉ EST CONSÉCUTIVE À NOTRE IDENTITÉ. IMPOSSIBLE D’IMAGINER CE QU’AURAIT ÉTÉ MARSEILLE SANS LES ARMÉNIENS »B.Payan Après une discussion en privée avec S.E Hasmik Tolmadjian, Benoît Payan a salué les invités réunis dans la grande salle de l’Hôtel de Ville.
Étaient présents la sénatrice et ancienne ministre Marie-Arlette Carlotti, le consul d’Arménie à Marseille Samvel Lalayan, l’adjoint à la Sécurité auprès du maire Yannick Ohanessian et de nombreux représentants d’associations arméniennes ainsi que d’ Azad Balalas Kazandjian et de Julien Harounyan, coprésidents du CCAF Sud.
En préambule de son discours, le premier édile a rendu hommage aux rescapés arméniens qui avaient trouvé refuge en France, sur les quais de la Joliette en 1922.
« Rescapés de ce terrible génocide commis par les nationalistes turcs, beaucoup d’ Arméniens se sont installés à Marseille et ont construit leur histoire méditerranéenne, provençale et française depuis les rivages de Marseille » a déclaré Benoît Payan.
Avec force et conviction, le maire a loué les valeurs du partage, de la solidarité et des principes républicains de la communauté arménienne de France, réfugiées des idéologies de haine, d’exclusion et de mépris.
S’adressant à S.E Hasmik Tolmadjian, au nom de tous les Marseillais, le maire a déclaré: « Nous serons toujours aux côtés de l’Arménie ».
« IL FUT UN GRAND ARMÉNIEN, UN GRAND RÉSISTANT; IL FUT ASSURÉMENT UN GRAND FRANÇAIS ! » B. Payan
Dans un registre mémoriel, le maire a réaffirmé sans ambages sa volonté et son appel à transférer au Panthéon les cendres de Missak Manouchian.
Il a ensuite évoqué les liens d’amitié puissants qui lient Marseille et l’Arménie, qui ne se limitent pas qu’au souvenir de notre mémoire commune, mais qui sont une ambition et une promesse pour l’avenir.
« AU MOIS DE JUIN PROCHAIN, NOUS CÉLÉBRERONS LES TRENTE ANS DE COOPÉRATION ENTRE LA VILLE DE MARSEILLE ET CELLE D’EREVAN » B.Payan Benoît Payan a bien entendu salué l’Histoire multimillénaire d’Erevan, ville antique comme la cité phocéenne.
« Fondée en 782 avant notre ère, Erevan reste le témoin privilégié de la naissance de la République d’Arménie » dit-il.
Résolument tourné vers l’avenir, le maire a fait part des nombreux projets mis en œuvre dans les domaines de la santé avec la formation de jeunes médecins avec l’hôpital d’ Erevan, et aussi la création dès la rentrée prochaine de l’iconique école TUMO à Marseille.
Ce projet est le fruit d’une collaboration avec la Région Sud, des collectivités et des partenaires privés.
En fin de discours, le maire a dis son plein soutien au peuple arménien d’Artsakh victimes des violences nationalistes turco-azéries en réaffirmant que Marseille sera toujours présente pour faire mentir les colporteurs de divisions et d’exclusion.
« Vive Marseille, vive Erevan, vive la France et vive l’Arménie! Vive la République ! » a déclaré à Benoît Payan sous les applaudissements de l’assemblée.
« LA CITÉ ANTIQUE PHOCÉENNE OCCUPE UNE PLACE PARTICULIÈRE DANS LE CŒUR DES ARMÉNIENS » S.E.H. Tolmadjian.
Émue et visiblement heureuse de sa présence, l’Ambassadrice d’Arménie en France a remercié Benoît Payan ainsi que le public pour son accueil chaleureux.
Devoir de mémoire oblige, S.E. Hasmik Tolmadjian a salué la mémoire des victimes arméniennes du génocide perpétré par les Turcs sous l’Empire ottoman, le 24 avril 1915.
S’adressant au maire, elle a rappelé que Marseille était la première ville de France à avoir accueilli les rescapés du génocide.
« Elle est un symbole de résurrection et de leur renaissance » a-t-elle affirmé.
L’ Ambassadrice a souligné les liens historiques qui lient la France à l’Arménie depuis le XVe Siècle, mentionnant les très nombreuses places, rues et avenues baptisées des noms qui rappellent à tous, l’Histoire de l’Arménie.
« MISSAK MANOUCHIAN EST UN SYMBOLE RÉPUBLICAIN EXTRÊMEMENT FORT! »S.E.H.Tolmadjian
Hasmik Tolmadjian a évoqué la mémoire du résistant et poète arménien Missak Manouchian tombé avec ses camarades immigrés sous le feu et le fer de l’armée nazie dans la clairière du Mont-Valérien le 21 février 1944.
Dans son discours hommage à la France, l’Ambassadrice a réitéré sa reconnaissance pour avoir accueilli les premiers rescapés arméniens du génocide et d’avoir été ainsi le premier pays au monde à donner force de loi à la reconnaissance du génocide des Arméniens.
Avec émotion elle a salué les nombreuses commémorations solennelles du génocide, inscrites au calendrier républicain et organisées dans tout l’hexagone chaque 24 avril, suite à un décret signé par le président de la République Emmanuel Macron.
INVITATION DU MAIRE D’EREVAN
Devant le parterre d’invités, S.E.Hasmik Tolmadjian a remis une invitation officielle de Hratchya Sargsyan, maire d’Erevan à Benoît Payan à pouvoir se rendre prochainement dans la capitale arménienne.
Elle a également salué les nombreuses coopérations entre les deux villes, les hôpitaux de Marseille et a remercié cette dernière d’avoir apporté son soutien humanitaire et médical à la République d’Artsakh.
C’est enfin par un vibrant « Vive la ville de Marseille, vive Erevan, vive l’Arménie, vive la France et vive l’amitié Franco-arménienne » que l’Ambassadrice a conclu ses propos sous les applaudissements et une franche accolade avec le maire.
Texte et Photos : Alain Sarkissian
