Benoît XVI a parlé à plusieurs reprises de l’islam depuis son élection en avril 2005 en particulier lors de son fameux discours de Ratisbonne en septembre. Il s’était aussi exprimé sur la Turquie et l’Europe lorsqu’il était encore le cardinal Joseph Ratzinger.
La Turquie et les racines chrétiennes de l’Europe:
– « Historiquement et culturellement, la Turquie a peu à partager avec l’Europe. Ce serait une grande erreur d’englober la Turquie dans l’Union européenne. Il faudrait mieux qu’elle agisse comme un pont entre l’Europe et le monde arabe » (juin 2004, interview).
« Ce qui pourrait choquer les musulmans, c’est que l’on ne parle pas de Dieu dans la Constitution européenne. Ce qui offense l’islam est la perte de référence en Dieu, l’arrogance de la raison qui provoque le fondamentalisme » (26 octobre 2004, conférence).
L’islam et le dialogue entre les religions:
– Discuter avec les musulmans « présuppose une connaissance solide de sa propre foi » (10 novembre 2006 au Vatican).
– « Je souhaite vivement que les relations confiantes qui se sont développées entre chrétiens et musulmans depuis de nombreuses années, non seulement se poursuivent, mais se développent dans un esprit de dialogue sincère et respectueux » (25 septembre 2006, devant les ambassadeurs des pays musulmans à Castel Gandolfo).
– « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. Tu ne trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, comme le droit de défendre par l’épée la foi qu’il prêchait » (discours de Ratisbonne, 12 septembre 2006, citant les propos d’un empereur byzantin tout en s’en démarquant).
– « Pour la doctrine musulmane, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, pas même celle de la raison » (Ratisbonne, citant l’islamologue Théodore Khoury).
– « Le judaïsme, le christianisme et l’islam croient en un Dieu unique, Créateur du paradis et de la Terre. Il en découle que les trois religions monothéistes sont appelées à coopérer pour le bien commun de l’humanité et à servir la cause de la justice et de la paix dans le monde » (16 mars 2006, Vatican).
– « Pour favoriser la paix et la compréhension entre les peuples et entre les hommes, les religions et leurs symboles doivent être respectés, et les croyants ne doivent pas être l’objet de provocations blessant leurs sentiments religieux » (20 février 2006, en réaction à l’affaire des caricatures de Mahomet).
– « Le dialogue interreligieux et interculturel entre chrétiens et musulmans ne peut pas se réduire à un choix passager. C’est une nécessité vitale, dont dépend en grande partie notre avenir » (20 août 2005, Cologne).
– « Durant des siècles, la culture de l’Islam a été supérieure aux autres formes socio-culturelles, y compris chrétiennes. A d’autres moments de l’histoire, c’est le christianisme qui a eu la suprématie. C’est pourquoi il est difficile de parler de supériorité absolue d’une culture sur l’autre » (1er octobre 2001, Déclaration).
