Le pape Benoît XVI a déclaré vendredi au Vatican que le monde musulman devait accepter les droits de l’homme et la liberté religieuse comme l’Eglise catholique a été poussée à le faire par le passé.
« Le monde musulman se trouve aujourd’hui devant une tâche particulièrement urgente, très semblable à celle qui fut imposée aux chrétiens à partir de l’époque des Lumières », a déclaré le pape dans son discours de fin d’année devant la Curie, le « gouvernement » de l’Eglise catholique.
Face à ce défi, les croyants doivent « s’opposer à une dictature de la raison positiviste qui exclut Dieu de la vie publique », tout en accueillant « les vraies conquêtes des Lumières que sont les droits de l’homme et notamment la liberté de la foi et de son exercice », a estimé le souverain pontife.
Ces valeurs sont « des éléments essentiels pour une religion authentique », a-t-il insisté.
Trois mois après la crise provoquée par son discours de Ratisbonne, et trois semaines après son voyage en Turquie, Benoît XVI s’est déclaré « solidaire avec tous ceux qui, sur la base de leur conviction religieuse de musulmans, s’engagent contre la violence et pour une synergie entre foi et raison, entre religion et liberté ».
Le pape est revenu sur le thème de la liberté religieuse en évoquant son voyage en Turquie et sa rencontre avec le patriarche oecuménique orthodoxe Bartholomée Ier.
« Nous espérons des progrès » juridiques et pratiques « dans l’application de la liberté religieuse, qui correspond à la nature intime de la foi et dont les principes sont inscrits dans la Constitution turque », a-t-il déclaré.