Bernard Accoyer et le dossier turc

Se Propager

Il aura rongé son frein longtemps avant d’obtenir un maroquin. Largement élu mardi président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, 61 ans, cornaquait le pléthorique groupe UMP sous la précédente législature.

Chiraquien converti au sarkozysme, il n’a jamais été ministre, bien que son nom ait circulé lors du remaniement qui avait suivi le « non » au référendum sur la Constitution européenne du 29 mai 2005. C’est un élu de terrain. Maire de la cité lacustre d’Annecy-le-Vieux depuis 1989, il est député RPR puis UMP de Haute-Savoie depuis 1993, réélu au premier tour le 10 juin dernier.

A la faveur de l’élection des 365 députés UMP en juin 2002, un ticket est constitué pour diriger le groupe entre un centriste et un chiraquien. L’ex-UDF Jacques Barrot devient président du groupe et Bernard Accoyer premier vice-président. Lorsque Jacques Barrot est nommé commissaire européen, c’est logiquement que ce dernier lui succède le 4 mai 2004.

Longtemps jugé lisse et effacé, il gagne en épaisseur et en poigne à la tête du groupe, imposant son autorité à des députés UMP régulièrement en proie à des états d’âme. « Sarko-compatible », il fait aussi office de digue face aux velléités des sarkozystes, n’hésitant pas à dire le fond de sa pensée. Deux jours après l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP, il avait ainsi prévenu que le parti n’avait « pas pour premier objectif de porter son président à l’Elysée ».

Ce dernier n’avait pas manqué de lui rendre la pareille. De retour d’un voyage en Turquie avec Jean-Louis Debré en février 2005, il s’était fait rabrouer par Nicolas Sarkozy, alors président de l’UMP, pour avoir laissé entrevoir des doutes sur la position du parti contre l’entrée d’Ankara dans l’Union européenne. Bernard Accoyer n’en a pas moins rallié le candidat UMP.

Durant son mandat à la tête du groupe, il s’est fait remarquer par un amendement controversé sur la psychothérapie ou encore pour s’être opposé au Premier ministre Dominique de Villepin sur le CPE (contrat première embauche). Il entretenait des rapports notoirement difficiles avec son prédécesseur au « perchoir », Jean-Louis Debré.

Solidement ancré à droite, cet homme simple et bon vivant n’hésite pas à montrer les crocs contre l’opposition, qu’il accuse régulièrement d’être « à la remorque de l’extrême gauche ».

Doté d’une solide cote de sympathie, il est médecin ORL à la ville. Une profession qu’il n’exerce plus guère que… dans les couloirs de l’Assemblée, où cet homme volontiers blagueur ne rate jamais un bon mot si quelqu’un vient à éternuer.

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut