En visite à Erevan dans le cadre d’une nouvelle tournée au Sud Caucase, les coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE ont obtenu des autorités arméniennes un accord en vue de la tenue d’un nouveau sommet entre les présidents arménien Robert Kotcharian et azéri Ilham Aliev dans les tous prochains jours. C’est le coprésident russe Youri Merzliakov, qui a informé les journalistes de l’organisation d’une telle rencontre sans doute le 28 novembre, lors d’un bref point de presse le 22 novembre à l’aéroport de Zwartnotz, peu avant son départ pour Bakou, en ajoutant que les entretiens avec le président Kotcharian et son ministre des affaires étrangères Vartan Oskanian, avaient été « particulièrement denses et constructifs ». L’émissaire russe a toutefois précisé qu’il fallait encore obtenir l’aval de M. Aliev qu’il devait rencontrer quelques heures plus tard à Bakou, même si la coprésidence du Groupe de Minsk avait reçu un message plutôt encourageant du ministre azéri des affaires étrangères, E. Mammadyarov, concernant la rencontre entre les deux chefs d’Etat. Pour couper court aux spéculations que n’avait pas manqué de susciter le fait que le coprésident américain Matthew Briza n’accompagnait pas ses collègues français et russe lors de cette tournée, M. Merlyakov a attribué cette absence au « partage des tâches » entre les coprésidents, le diplomate américain ayant préféré rester aux Etats-Unis pour y rencontrer le président du Haut Karabagh Arkady Ghoukassian qui y effectue actuellement une visite. Pour le diplomate russe, l’année se solderait par un bilan globalement positif pour ce qui concerne le processus de paix au Karabagh, et la rencontre entre les deux chefs d’Etat lui permettrait de s’achever sur une « note d’optimisme ». « Si nous parvenons à préserver ce climat entre les deux parties, et nous espérons pouvoir y parvenir, alors nous commenceront l’année 2007 sur de bonnes bases » a indiqué M. Merzlyakov, auquel le coprésident français Bernard Fassier a fait écho en déclarant que « régler un tel conflit revient à édifier un mur de paix », dont chaque pierre, posée par chacune des parties, sous l’égide des médiateurs, a son importance et consolide les chances pour l’avenir. Le diplomate français a toutefois fait remarquer que le mur n’était pas assez solide pour permettre un accord définitif, ajoutant que les éléments supplémentaires, sinon nouveaux, présentés depuis octobre par le Groupe de Minsk, permettraient de renforcer le processus en cours. Interrogé sur la rhétorique guerrière des responsables azéris, M. Merzliakov s’est voulu rassurant, en faisant remarquer qu’ils avaient mis un bémol depuis quelques temps à leurs déclarations belliqueuses, qui tendent à compromettre le processus de paix, a-t-il admis, d’autant plus quand de telles menaces sont proférées à la veille de rencontres diplomatiques cruciales. Le diplomate russe a ajouté que cette rhétorique n’était de toute manière pas en mesure de contrarier la tâche prioritaire qui consiste à terminer l’année 2006 par une troisième rencontre entre les présidents des deux pays. « A cet égard, nous affichons à Paris, Washington et Moscou, la même position selon laquelle la guerre ne saurait aucunement figurer au nombre des moyens pour régler ce conflit » a ajouté M. Fassier. A Bakou, le chef du département des affaires étrangères de la présidence d’Azerbaïdjan
Novruz Mammadov avait déclaré peu avant devant la presse que le président Aliev serait d’accord pour rencontrer son homologue arménien « s’il y a un champ réel pour les discussions » en exprimant l’espoir que les efforts des coprésidents du Groupe de Minsk iraient dans ce sens. Le dialogue arméno-azéri devrait par ailleurs se poursuivre le 23 novembre en marge d’un sommet des ministres de la défense des pays de la CEI à Brest, en Ukraine. Le ministre de la défense Serge Sarksian devait rencontrer son homologue azéri Safar Abyev, qu’il avait déjà rencontré sur la frontière arméno-azérie deux mois plus tôt.
