Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a téléphoné au président azerbaïdjanais Ilham Aliyev mercredi en fin de journée pour discuter des moyens de tirer parti des récents progrès réalisés dans les pourparlers de paix arméno-azerbaïdjanais.
« J’ai parlé avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev aujourd’hui de la façon dont les États-Unis peuvent continuer à soutenir la récente dynamique positive des pourparlers de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie », a tweeté Blinken après l’appel.
Selon le département d’État américain, les deux hommes ont discuté des « futures mesures concrètes sur la voie de la paix dans le Caucase du Sud », notamment la démarcation prévue de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et l’ouverture de liaisons de transport entre les deux nations.
« Le secrétaire d’État Blinken a réaffirmé que les États-Unis étaient prêts à apporter leur aide en s’engageant bilatéralement et avec des partenaires partageant les mêmes idées, notamment par le biais de notre rôle de coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, pour aider les pays à trouver une paix globale à long terme », a déclaré le porte-parole du ministère, Ned Price.
M. Price n’a pas mentionné de projets de négociation d’un traité de paix global entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, comme le souhaite Bakou.
En mars, l’Azerbaïdjan a présenté à l’Arménie cinq éléments qu’il souhaite voir figurer au cœur du traité. Ils comprennent une reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de l’autre partie. Le gouvernement arménien a déclaré qu’il les acceptait en principe, ouvrant ainsi la voie à des négociations officielles sur la question.
Des responsables arméniens ont révélé au début du mois qu’Erevan a présenté, pour sa part, six autres questions qui devraient également être inscrites à l’ordre du jour des pourparlers. Ils ont déclaré que ces propositions concernaient le futur statut du Karabakh et la sécurité de sa population d’origine arménienne.
Le ministre azerbaïdjanais des affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, les a rejetées mardi, déclarant qu’elles « ne peuvent pas être appelées des propositions. »
Le Premier ministre Nikol Pashinian s’est plaint mercredi que Bakou souhaite que les pourparlers prévus sur le traité de paix ne portent que sur ses propres idées.
« Cela ne correspond pas aux accords que nous avons conclus à Bruxelles », a déclaré M. Pashinian, faisant référence à sa rencontre du 6 avril avec M. Aliyev, organisée par le président du Conseil européen Charles Michel.
S’exprimant lors d’une visite aux Pays-Bas, M. Pashinian a également déclaré qu’au cours de cette rencontre, M. Aliyev avait promis de libérer davantage de soldats arméniens faits prisonniers lors de la guerre de 2020 au Karabakh. Le dirigeant azerbaïdjanais n’a toujours pas honoré cette promesse, a-t-il ajouté.
Le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères a rejeté jeudi les « allégations sans fondement » de M. Pashinian. Une porte-parole du ministère a déclaré qu’elles montrent qu’Erevan est « loin d’être sincère quant à la normalisation des relations entre les deux pays. »
Par ailleurs, M. Blinken a également discuté avec M. Aliyev de la « libération des détenus arméniens restants », selon le porte-parole du département d’État.
