La Commission européenne a plaidé lundi pour une augmentation de l’aide financière de l’UE à six pays de l’ex-URSS, alors que certains pays comme la France insistent pour que les pays du sud de la Méditerranée continuent à bénéficier de fonds plus importants.
« Nous avons un intérêt stratégique crucial à ce que ces pays soient stables politiquement et économiquement », a argumenté la commissaire aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, en marge d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères où ces fonds devaient être discutés.
La Commission a proposé d’octroyer d’ici 2013 quelque 350 millions d’euros supplémentaires à six ex-républiques soviétiques voisines de l’UE – Ukraine, Moldavie, Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie et Bélarus s’il se démocratise – dans le cadre d’un « partenariat oriental » qui doit être approuvé au sommet européen des 19-20 mars et lancé début mai.
Mais la France, notamment, qui défend le projet d’Union pour la Méditerranée qu’elle a lancé en juillet 2008 sous sa présidence de l’UE, a exprimé des réserves.
« Les pays de l’UE plus attachés que d’autres à la Méditerranée seront vigilants », prévenait récemment un diplomate français, soulignant que le budget européen pour la période 2007-2013 prévoyait que les pays de la Méditerranée reçoivent deux-tiers de l’aide prévue pour les pays voisins de l’UE et les pays de l’est un tiers seulement.
Mais Mme Ferrero-Waldner a estimé que « vu la donne politique et les tensions (dans les pays à l’est de l’UE), c’est quand même justifiable » d’augmenter l’aide aux pays de l’ex-URSS.
Rappelant le conflit russo-géorgien d’août 2008 et le conflit gazier russo-ukrainien de janvier, elle a estimé que l’UE se devait d' »essayer de prévenir les conflits » dans cette région.
Elle a aussi insisté sur leur « stabilité économique », alors que l’Ukraine en particulier est confrontée à une grave crise économique.
Le « partenariat oriental » vise à renforcer la coopération entre l’UE et ces six pays dans de multiples domaines y compris énergétiques, au-delà de la politique dite de « voisinage » de l’UE qui permet de les aider financièrement moyennant des réformes politiques et économiques.