La Commission européenne va dénoncer dans son rapport annuel sur la Turquie le 8 novembre le « ralentissement des réformes » et les carences en matière de liberté d’expression, a-t-on appris mardi de source européenne.
« C’est un rapport critique, le rythme des réformes s’est ralenti », a indiqué cette source, soulignant malgré tout que « des choses ont été faites ». Les députés turcs ont notamment adopté une grande partie d’un paquet législatif très attendu par Bruxelles, notamment la loi créant le médiateur chargé de régler les conflits entre l’Etat et les citoyens et des dispositions mettant fin à la discrimination contre les Roms. Seule une disposition polémique sur l’élargissement de la liberté de culte, et en particulier sur la restitution des biens appartenant aux fondations religieuses non-musulmanes, est encore en discussion.
Sans surprise, le rapport sera en revanche « très critique sur la liberté d’expression », a ajouté la source européenne. Le commissaire à l’Elargissement Olli Rehn demande en particulier depuis des mois la modification ou la supression de l’article 301 du code pénal, qui a permis à la justice turque de poursuivre plusieurs dizaines d’auteurs, dont le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk.
Le rapport du 8 novembre ne manquera évidemment pas de revenir également sur le refus de l’ouverture par la Turquie de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs. Mais la Commission attend de voir si les efforts de la présidence finlandaise de l’UE pour trouver une solution aboutissent.