Carton jaune à Ankara, en attendant le rouge ?

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La Commission européenne pourrait ne pas se prononcer mercredi sur une éventuelle suspension des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, laissant aux Etats membres la responsabilité de tirer les conséquences du non-respect par Ankara de ses engagements envers Chypre.

« Le statu quo concernant le protocole d’union douanière (de la Turquie avec l’UE) sera forcément reflété dans le rapport » annuel de la Commission mercredi, a indiqué une source européenne.

Mais Bruxelles ne devrait pas recommander de suspension, même partielle, des négociations d’adhésion avec ce pays stratégiquement très important pour l’UE, selon un diplomate européen.

La Turquie a signé en juillet 2005 le protocole dit d’Ankara qui étend son union douanière avec l’UE aux 10 Etats membres entrés dans le bloc européen en 2004, dont la partie grecque de l’île divisée de Chypre.

Mais les Turcs refusent toujours d’appliquer ce protocole à Chypre, refusant l’entrée de leurs ports et aéroports aux navires et avions chypriotes malgré les appels répétés de l’UE.

Ali Babacan, négociateur en chef de la Turquie, a estimé samedi une suspension des pourparlers « très peu probable ».

Pourtant, de nombreux responsables européens ont menacé la Turquie ces derniers mois d’une suspension au moins partielle de ces négociations commencées en octobre 2005 si elle s’obstinait à laisser ses ports fermés aux navires chypriotes grecs.

Mais « les conséquences seraient négatives aussi bien pour la Turquie que pour l’Union européenne », a prévenu M. Babacan. « L’Union européenne a prouvé à plusieurs reprises que quand elle prend une décision collégiale, la raison prévaut », a-t-il ajouté.

Le problème chypriote et la menace de veto de Nicosie à chaque étape du processus d’adhésion mettent régulièrement en danger les négociations avec Ankara.

Les Chypriotes grecs bloquent également depuis leur entrée dans l’UE en 2004 des mesures promises pour rompre l’isolement commercial de la République turque de Chypre du Nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara).

Les efforts de la présidence finlandaise de l’UE, qui a présenté il y a quelques semaines un plan pour lever l’embargo commercial de la RTCN et ouvrir du même coup quelques ports turcs aux navires chypriotes grecs, ont été infructueux.

Une réunion de la dernière chance programmée dimanche et lundi en Finlande, juste avant le rapport de Bruxelles, a même été annulée, Helsinki n’ayant pu convaincre toutes les parties de s’asseoir à la même table.

Quelles que soient les conclusions — ou l’absence de conclusions– du rapport de mercredi concernant le protocole d’Ankara, les 25 se prononceront sur la question lors du sommet européen de décembre, où ils auront également en tête le carton jaune adressé à Ankara par la Commission sur d’autres sujets.

« Le rythme des réformes s’est ralenti. En 2007, il sera important d’entreprendre des efforts importants pour étendre l’élan des réformes dans toute la Turquie », selon le projet de rapport dont l’AFP a pris connaissance et qui peut encore être modifié.

« Il est nécessaire d’assurer sans délai la liberté d’expression en abrogeant ou en amendant l’article 301 » du code pénal turc qui a permis la poursuite de dizaine de journalistes et écrivains dont le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk, souligne également le texte.

A trois jours de sa publication, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’est finalement déclaré dimanche « ouvert » à un amendement de cet article, pour le mettre « en conformité avec l’esprit et la lettre des réformes ».

Malgré quelques progrès, le constat globalement négatif encourage l’hostilité croissante des opinions publiques européennes envers la Turquie et, en retour, la méfiance grandissante de la population turque envers l’UE.

Ainsi, selon un récent sondage, 78,1% des Turcs n’ont pas confiance en l’UE et seulement 32,2% soutiennent l’adhésion, contre 57,4% il y a un an.

raffi
Author: raffi

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