Christophe Castaner a dévoilé vendredi des mesures pour lutter contre l’«anomalie» de la demande d’asile géorgienne générant une immigration irrégulière, avec une accélération des procédures et la présentation de la facture aux personnes venant se faire soigner en France.
«Il n’est pas normal que la Géorgie soit le premier pays d’origine pour les demandes d’asile en France, loin devant les Syriens et les Erythréens», a assuré le ministre de l’Intérieur lors d’un déplacement à Tbilissi. Cette «anomalie» dans un pays en paix «prive de forces vives la Géorgie», et «elle génère une incapacité de la France à accueillir correctement ceux qui doivent être protégés», a ajouté Castaner, alors que des campements se forment dans des villes françaises où Afghans ou Erythréens peinent à accéder au dispositif d’asile.
Le ministre de l’Intérieur a appelé à «des mesures fortes» pour «faire comprendre à celles et ceux qui rêvent d’un asile dans notre pays qu’il est voué à l’échec et que nous procéderons de façon systématique au retour dans le pays d’origine». Par ailleurs l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) «va accélérer ses procédures» afin «d’examiner les dossiers géorgiens au plus vite», pour «faire en sorte que le séjour irrégulier ne s’éternise plus».
«La lutte contre l’immigration irrégulière doit être une priorité et avons pris des engagements pour mettre en place un suivi mensuel» de l’action commune, a ajouté Christophe Castaner, qui a signé un accord bilatéral avec son homologue géorgien Guiorgui Gakharia prévoyant d’échanger des officiers de liaison, déployés notamment dans les aéroports. Il a également évoqué la «dette médicale» générée par ceux «qui viennent se faire soigner en France», avec «des coûts de plusieurs centaines de milliers d’euros pour une pathologie», alors même que l’état du système de soins en Géorgie «ne justifie pas cette venue».
«Nous veillerons dorénavant à ce que cette dette soit honorée et payée par celle et ceux qui sont directement concernés», a-t-il martelé. Castaner a également plaidé pour une «coopération plus forte dans la lutte contre la criminalité organisée» et les «organisations mafieuses qui ne respectent ni frontières, ni honneur, ni justice». Les polices des deux pays «mèneront ensemble des enquêtes et appliqueront des mesures préventives concernant les crimes dont les criminels d’origine géorgienne pourraient être soupçonnés», a de son côté affirmé Guiorgui Gakharia.