Le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF) a déposé mardi matin, une gerbe sur la tombe de Hrant Dink, directeur du journal AGOS, correspondant de nombreux journaux occidentaux et lauréat 2006 du Prix Bjørnson pour la liberté d’expression, assassiné le 19 janvier dernier par les forces nationalistes..
Aux côtés d’Orhan Pamuk, Taner Akçam et Ragip Zarakolu, cet homme exceptionnel incarnait l’espoir d’une Turquie moderne, ouverte et démocratique, prête à affronter son Histoire et dans laquelle toutes les identités culturelles pourraient cohabiter dans la paix et la tolérance.
Au cours de ces dernières années, il avait fait l’objet d’un harcèlement judiciaire continu pour ses prises de position sur la reconnaissance du génocide arménien et sur les nécessaires changements de la société turque en matière de liberté d’expression, de droits de l’Homme et de démocratie. Il avait été condamné en 2005 à six mois de prison avec sursis par le tribunal d’Istanbul au titre de l’article 301 du code pénal turc.
Très apprécié des communautés arméniennes de la Diaspora, Hrant Dink se considérait comme un Arménien citoyen de Turquie dont le combat devait servir au rapprochement de ces deux peuples auxquels il se sentait également attaché. En assassinant l’homme, le meurtrier et ses commanditaires, proches des milieux nationalistes et de l’appareil d’Etat ont assassiné les espoirs qu’il a fait naître, même si sur une courte période, des voix se sont élevées en Turquie en signe de solidarité.
Le CCAF avait dénoncé ce crime odieux qui, au-delà des sentiments de douleur et de révolte qu’il suscite, prive la Démocratie et les Droits de l’Homme d’un de ses plus grands défenseurs. En étant présente aux obsèques de Hrant Dink, une délégation du CCAF avait également souhaité rappeler sa solidarité avec la famille du journaliste assassiné, avec la communauté arménienne de Turquie et avec tous les démocrates turcs qui se battent pour la reconnaissance du génocide.
En ce jour de commémoration des 1 500 000 victimes arméniennes du premier génocide du 20ième siècle perpétré par la Turquie de 1915, les Français d’origine arménienne rendent ainsi hommage à Hrant Dink, dernière victime du négationnisme d’Etat turc et réaffirment leur engagement et leur combat pour que justice soit rendue au peuple arménien.
CCAF