Cédant aux pressions de la Turquie, un responsable de l’Onu retire son tweet relatif à sa visite au mémorial du génocide à Erevan

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Le président de l’Assemblée générale de l’Onu Abdulla Shahid a supprimé le tweet qu’il avait posté concernant sa visite au mémorial du génocide arménien de Dzidzernagapert à Erevan, sous le pression manifeste de la Turquie. Le responsable de l’Onu, qui est aussi le ministre des affaires étrangères de Maldives, était arrivé en Arménie mardi pour une visite de trois jours au cours de laquelle il devait rencontrer le ministre arménien des affaires étrangères er différents députés. Mercredi 27 juillet, il s’était recueilli au mémorial de Dzidzernagapert, comme le veut le protocole des visites des responsables étrangers, rendant ainsi hommage au million et demi d’Arméniens massacrés par les autorités ottomanes durant la Première guerre mondiale. Il avait aussi visité le musée-institut du génocide attenant, dont il avait signé le livre d’or, comme il est d’usage. Les lignes qu’il y a laissées resteront, mais pas le tweet qu’il a posté à l’issue de sa visite, dans lequel il disait : “Posé une gerbe de fleurs au Mémorial des victimes du génocide arménien…Remerciements spéciaux aux directeurs du Musée-Institut Harutyun Marutian & Hasmik Martirosian pour la visite du Musée”. Quelques heures plus tard, ces mots disparaîtront de la toile, sans que Shahid ne juge utile de s’en expliquer jeudi. Réagissant à son tweet, le ministère turc des affaires étrangères avait dénoncé mercredi le visite de Shahid en Arménie, affirmant qu’elle était “utilisée dans le but de mettre en avant la présentation arménienne” des événements de 1915. “On attendait de Mr. Shahid, qui assume la présidence de l’Assemblée générale de l’Onu, qu’il se comporte et agisse de manière impartiale, qu’il soit plus prudent et responsable à ce propos”, a-t-il indiqué dans un communiqué. Le gouvernement arménien n’a pas répondu à Ankara jeudi. Shahid avait rencontré le ministre arménien des affaires étrangères Ararat Mirzoyan peu avant dans la journée. Les deux hommes assistaient à une cérémonie de remise de diplômes à l’Ecole diplomatique du ministère arménien des affaires étrangères au cours de laquelle ils ont prononcé des allocutions. Le génocide arménien a été reconnue par les gouvernements et/ou les Parlements d’une vingtaine de nations, dont la France, l’Allemagne, la Russie et depuis l’an dernier les Etats-Unis. La Turquie persiste à nier l’existence du génocide qu’elle désigne comme un dommage collatéral de la Première guerre mondiale, une interprétation réfutée par les milieux universitaires internationaux, et contestée au prix de leur liberté par certains historiens turcs. Alors que s’amorce un dialogue arméno-turc, Ankara dénonce avec la même véhémence le processus mondial de reconnaissance de ce génocide et multiple les pressions, souvent avec succès, sur ceux qui y prennent part. Ainsi le haut responsable de l’Onu qui a cédé au chantage d’Ankara, qui l’a exercé aussi avec succès sur la présidente de l’Assemblée nationale française, qui a elle aussi retiré un tweet sur la visite qu’elle avait effectuée au mémorial d’Erevan.

LE COMMUNIQUÉ DU GOUVERNEMENT TURC

No: 235, 27 juillet 2022, Communiqué de presse concernant la visite du président de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies et ministre des Affaires étrangères des Maldives, Abdulla Shahid, en Arménie

Il s’avère que la visite en Arménie d’Abdulla Shahid, président de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations unies et ministre des Affaires étrangères des Maldives, a été manipulée au profit des thèses unilatérales des Arméniens et qu’il a visité le monument du prétendu génocide dans ce contexte.

On aurait attendu de M. Shahid, qui assume une fonction qui requiert une approche équitable et impartiale telle que la présidence de l’Assemblée générale des Nations unies, qu’il soit plus prudent et qu’il agisse de manière responsable.

Les représentants agissant au nom des organes autorisés de l’ONU doivent exercer leurs fonctions conformément aux instruments juridiques de l’ONU et aux normes et règles pertinentes du droit international, en particulier la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Nous condamnons et rejetons les tentatives de déformation des faits historiques et du droit international par le biais d’une manipulation politique.

La Türkiye est d’avis que les réalités concernant les événements de 1915 doivent être considérées dans un contexte complet, juste et honnête.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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