Une entreprise minière arménienne a devancé le réseau national de distribution de gaz en tant que principal contribuable en Arménie, a révélé hier un haut responsable gouvernemental.
Rafik Mashadian, chef adjoint du Comité des recettes de l’État (SRC), a déclaré que le Zinezur Copper-Molybdenum Combine (ZCMC) avait plus que doublé ses paiements d’impôts, passant à 51 milliards de drams (105 millions de dollars) en 2018.
« Cette société a connu la plus forte augmentation [des paiements d’impôts] », a noté Mashadian.
Cette forte augmentation contraste avec une baisse de 10% de la production totale en 2018 des sociétés minières et métallurgiques arméniennes. Elles représentaient encore plus de 40% des exportations arméniennes.
ZCMC, située à Kajaran, un petit village de la province du sud-est de Syunik, emploierait plus de 4 000 personnes. Une société allemande, Cronimet, en détient théoriquement 75%.
Le reste de la ZCMC est contrôlé par au moins deux sociétés arméniennes, dont on sait peut de choses. La propriété de ces entreprises est depuis longtemps sujet de spéculation, certains commentateurs locaux et politiciens de l’opposition les liant à l’ancien président Serge Sarkissian ou à son prédécesseur Robert Kotcharian.
Selon la SRC, le plus important fabricant de cigarettes d’Arménie, Grand Tobacco, a également considérablement augmenté ses contributions fiscales et est devenu le deuxième contribuable en 2018. Il est suivi par Gazprom Armenia, le réseau gazier national appartenant au géant russe Gazprom. Gazprom Armenia avait payé plus d’impôts que toute autre entreprise locale en 2017.
Les recettes fiscales globales du gouvernement arménien ont augmenté de plus de 14%, atteignant 1 300 milliards de drams (2,7 milliards de dollars) l’an dernier. Les grandes entreprises en ont généré environ les trois quarts.
Mashadian a attribué cette augmentation à la croissance économique et à une répression sévère de l’évasion fiscale voulue par le gouvernement.
Vahagn Khachatrian, économiste indépendant, a affirmé que, même si le chiffre est encourageant, il est déconcerté par la hausse des impôts collectés par la SRC en décembre. Il s’est demandé si la SRC continuait d’obliger les entreprises à payer des impôts avant leurs gains anticipés.
« Je crains que cette pratique vicieuse de paiements anticipés [collectés auprès des entreprises] ait continué », a supputé Khachatrian à nos confrères du service arménien de RFE / RL.
Mashadian l’a exclu : «Les médias prétendent que la SRC atteint ses objectifs en faisant pression sur les entreprises, ce qui est faux ».
