Les autorités chypriotes sont montées au créneau mercredi pour défendre le droit de Chypre de signer des accords d’exploration de champs pétroliers et gaziers avec le Liban ou l’Egypte, après les critiques d’Ankara sur le sujet.
« Nous avons le droit de défendre notre Etat et d’exercer notre souveraineté de membre de l’Union européenne et des Nations unies », a déclaré le ministre du Commerce Antonis Michaelides à la radio publique.
« Il n’existe aucun pays au monde, à part la Turquie, qui ne considère pas les agissements de Chypre comme appropriés et conformes au droit international », a-t-il poursuivi.
Le 17 janvier, Chypre et le Liban ont signé un accord délimitant leurs frontières maritimes, pour faciliter une future exploration de pétrole ou de gaz naturel.
Des accords similaires avaient été signés avec l’Egypte l’année dernière.
La Turquie a enjoint mardi l’Egypte et le Liban de geler l’application de ces accords, estimant qu’ils portaient atteinte aux droits de la République turque de Chypre Nord (RTCN), l’entité chypriote-turque autoproclamée dans le nord de l’île, reconnue seulement par Ankara.
L’intervention turque constitue une « provocation inacceptable » et une menace pour la « stabilité » de la région, a jugé le porte-parole du gouvernement chypriote, Christodoulos Pashardes.
Pour Ankara, la RTCN « a aussi des droits et une juridiction sur les mers entourant l’île » tandis que « l’administration chypriote grecque ne représente pas la totalité de l’île ».
Le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat s’était également élevé contre les accords signés avec le Liban et l’Egypte, mettant en garde contre une aggravation des tensions si les champs pétroliers n’étaient pas exploités par les deux parties de l’île. Chypre est divisée depuis 1974, lorsque l’armée turque a occupé le tiers nord de l’île.
Selon des estimations, les réserves de pétrole et de gaz au large de Chypre atteindraient 400 milliards de dollars, soit environ 20 fois le produit national brut de l’île.