le premier ministre turc recep tayyip erdogan a appelé samedi à la désignation d´un nouveau médiateur de haut niveau en vue d´une reprise des négociations sur la question chypriote entre les communautés turque et grecque. toutefois, le secrétaire général de l´onu kofi annan, qui a rencontré m. erdogan en marge du forum économique mondial à davos, ne s´est pas
prononcé sur la possibilité de nommer un nouveau médiateur pour la question de chypre. le précédent médiateur, le diplomate péruvien alvaro de soto, avait quitté cette fonction en août 2003 et kofi annan a laissé le poste vacant depuis en raison du blocage des discussions. m. erdogan, dont la déclaration a été retransmise à la télévision turque, a indiqué qu´il avait demandé la nomination d´un médiateur "d´un pays politiquement neutre" dans le conflit chypriote.
il a dit qu´il recherchait quelqu´un "qui pourrait gérer la question du début jusqu´à la fin et inspirerait la confiance aux deux parties". "ce sont nos idées, nous les avons partagées avec kofi annan", a déclaré m. erdogan. il n´a pas évoqué la réaction de m. annan, mais a indiqué que celui-ci appuyait tous les efforts en vue de la reprise des négociations. de son côté, m. annan a indiqué à la presse: "j´ai toujours eu un très bon facilitateur pour travailler avec moi. si nous devions reprendre nos efforts, nous souhaitons continuer avec un bon facilitateur et accepter le
soutien de tous les pays qui sont intéressés par le processus".
l´union européenne a exercé une forte pression sur ankara pour l´aider à résoudre la question de l´île, divisée depuis 29 ans, d´ici au 1er mai lorsque chypre, représentée par la partie grecque, rejoindra l´ue. la turquie occupe le tiers nord de l´île depuis 1974 en réponse à un coup d´etat des nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher chypre à la grèce. ankara maintient quelques 30.000 soldats dans la partie turque de l´île. m. annan s´est déclaré "encouragé" par ce qu´il avait entendu, indiquant que
"le premier ministre lui avait assuré que la volonté existait du côté de la turquie pour avancer". "de toute évidence, il y a d´autres parties et nous avons besoin d´entendre leurs points de vue aussi", a-t-il toutefois ajouté. le secrétaire général de l´onu s´est déclaré prêt à avoir recours à ses bons offices dans la querelle "si les parties faisaient part de leur volonté de
régler le problème". "un règlement ne serait pas seulement dans l´intérêt des chypriotes grecs et turcs, mais également dans l´intérêt de la grèce et de la turquie, et améliorerait considérablement les relations entre la turquie et l´union européenne", a-t-il estimé. "nous avons déclaré que nous ferions preuve de bonne volonté jusqu´à la fin, que nous pensions qu´une non solution ne pouvait pas être une solution(…) et que nous encouragerions les chypriotes turcs à régler cette question", a
indiqué de son côté m. erdogan à la presse. il a ajouté que la république de chypre du nord (reconnue seulement par ankara) "avait jusqu´à présent fait preuve de toute la bonne volonté possible" et
était prête à organiser un référendum sur un plan de règlement si les
deux parties donnaient leur accord sur ce règlement. la turquie avait appelé vendredi à la reprise des pourparlers entre les deux communautés chypriotes, sur la base d´un plan de réunification de l´île proposé par les nations unies, et resté lettre morte après l´échec des négociations en mars.
