Le ministre chypriote des Affaires étrangères, George Lillikas, s’est dit pessimiste dimanche sur la possibilité que la réunion entre la Turquie et la présidence finlandaise de l’Union européenne (UE) en Finlande évite une crise avec Ankara sur Chypre.
« Personne ne peut préjuger du résultat, mais comme je l’ai dit, les informations que nous avons reçues ces derniers jours de différentes sources sont telles qu’elles ne nous autorisent pas à être optimistes », a déclaré M. Lillikas à des journalistes avant de quitter l’île pour la Finlande.
« Nous sommes tout à fait préparés et avec un esprit de bonne volonté (…), notre but est de conclure un accord, s’il y a une volonté du côté turc », a-t-il ajouté.
M. Lillikas s’est envolé pour Tampere (sud de la Finlande) pour assister à une réunion Euromed des ministres des Affaires étrangères de l’UE avec leurs homologues du pourtour méditerranéen. Dans cette même ville, les ministres turc et finlandais des Affaires étrangères, Abdullah Gül et Erkki Tuomioja, doivent discuter lundi du dossier chypriote, qui empoisonne les relations entre la Turquie et l’UE.
La Finlande a présenté fin septembre un plan visant à reprendre le commerce direct entre l’UE et la communauté chypriote turque, dans le nord de l’île divisée, et à obtenir en échange que la Turquie accepte enfin l’ouverture de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs.
Les Turcs ont en effet signé en juillet 2005 un protocole qui étend son union douanière avec l’UE aux dix Etats entrés dans le bloc européen en 2004.
Mais ils refusent toujours de l’appliquer aux Chypriotes grecs, exigeant au préalable la levée de l’embargo qui frappe la République turque de Chypre du Nord (RTCN, reconnue uniquement par Ankara).
Les Finlandais ont donné à Ankara jusqu’au 6 décembre pour ouvrir ses ports et aéroports, faute de quoi les 25 devront envisager une suspension, au moins partielle, des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, commencées en octobre 2005.